Les membres des organisations affiliées au Mouvement national des chômeurs du Gabon (MNCG) demeurent sur le pied de guerre ce mardi encore, après le premier rassemblement organisé devant l’Assemblée nationale, située sur le Boulevard Triomphal, dans le 2ème arrondissement de Libreville. Cette mobilisation, placée sous le slogan « Le chômage est le principal problème de notre pays. Pas d’essor vers la félicité dans le chômage massif des jeunes. Zéro Travail = Zéro Dignité = Zéro Félicité », a pour but d’attirer l’attention des plus hautes autorités de la transition sur la précarité croissante des jeunes gabonais.
Les manifestants expriment ainsi leur mécontentement face à ce qu’ils qualifient comme des injustices et dysfonctionnements constatés dans la gouvernance de la transition, s’agissant particulièrement de la manipulation des concours et des recrutements, dont les critères d’âge demeurent discriminatoires, expliquent-ils.
Le MNCG dénonce notamment les pratiques favorisant des personnes privilégiées, notamment dans le suivi des dossiers d’intégration à la Fonction publique et exige des clarifications. Les 1500 postes budgétaires annoncés par le président de la transition sont jugés insuffisants par les manifestants et le processus administratif trop lent, regrette-t-il.
Au chapitre des récriminations, le MNCG observe également pour le déplorer, la non application de la promesse des 2000 emplois dans les stations-services faite par le président de la transition ; tout comme création les jeunes n’ont reçu aucun marché octroyé par le biais de l’ANPI, malgré l’ouverture d’une quarantaine d’entreprises par les membres du MNCG.
« Le 08 août 2024, le Chef de l’État avait reçu les jeunes issus de notre mouvement et a fait un ensemble de promesses. À ce jour, nous avons ouvert une quarantaine d’entreprises et deux sociétés, mais aucune action concrète n’a été entreprise de la part de l’État. On nous demande de patienter, mais la patience ne paie pas les charges, ne remplit pas les ventres, n’assure pas la santé. Nous sommes précarisés dans notre propre pays et nous n’acceptons plus que d’autres personnes soient intégrées en catimini », a fulminé Axel Junior Kombila Kombila, porte-parole de la coalition du MNCG et affiliés.
Le MNCG appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour améliorer la situation des jeunes dans le pays. Les membres du mouvement restent déterminés à faire entendre leur voix et à exiger des changements significatifs, quitte à passer les fêtes devant l’Assemblée nationale s’il le faut, pour faire entendre leur voix, assure-t-elle.
« Le mouvement que vous avez créé ce matin montre qu’il y a eu une observation au départ. Il est important de voir comment, ensemble avec les autres collègues du bureau de l’Assemblée nationale, nous pouvons poursuivre ce qui a été commencé en matière d’échanges. Je n’ai pas de compétence pour parler des postes budgétaires, mais voyons comment capitaliser autour des questions liées à l’entrepreneuriat, car c’est mon domaine », s’est engagé aux côtés des manifestants, Geoffroy Foumboula Libéka Makosso, député de la transition et 4ème Vice-président au bureau de l’Assemblée nationale.
Ce rassemblement s’inscrit dans un contexte de frustration croissante face à l’inaction des autorités concernant le chômage et la précarité des jeunes gabonais, croit savoir le MNCG. Au Gabon, le taux de chômage a légèrement reculé à 20,40% en 2023, contre 20,60% en 2022. Pourtant, le Gabon enregistre un taux élevé de chômage chez les jeunes, soit plus de 40% en 2024.
M.-O. Mignonne et Tryphène Lembah