Présidentielle : Marlène Efountame parie sur la réhabilitation de sa candidature et l’invalidation de celle d’Oligui Nguéma

Marlène Fabienne Essola Efountame, recalée de la course à la magistrature suprême pour dossier incomplet, au terme du premier examen des candidatures par l’instance dédiée (la CNOCER), a au cours d’une conférence de presse jeudi, annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle de la transition aux fins de réexaminer son dossier et lui donner quitus pour compétir au scrutin du 12 avril prochain. La juriste dit avoir également présenté une deuxième requête auprès de la haute juridiction, pour exiger l’invalidation de la candidature du président-candidat, Brice Clotaire Oligui Nguéma, au motif qu’elle comporterait de nombreuses irrégularités à ses yeux.

D’entrée, Marlène Efountame a clairement contesté les raisons invoquées, justifiant le rejeter sa candidature par le ministère de l’Intérieur, notamment la non présentation d’un acte de mariage ; alors même que l’article 18 de la constitution gabonaise proclame la sacralité de la vie privée et le respect des droits fondamentaux des citoyens.

Une séquence de la conférence de Marlène Efountame, le 13 mars 2025© Gabonactu.com

« Je demande à la Cour de constater l’inconstitutionnalité et l’illégalité de ces critères et de valider ma candidature », a justifié Marlène Efountame, qui réclame dans cette optique, la modification des critères actuels d’éligibilité à la présidence de la république gabonaise, pour les aligner sur les engagements internationaux du Gabon et les principes démocratiques que le pays doit respecter.

Elle a souligné que la transition actuelle doit garantir l’égalité des candidats et veiller à ce que l’élection présidentielle respecte les standards constitutionnels internationaux en matière de gouvernance électorale et démocratique. Marlène Efountame a insisté sur l’observation rigoureuse des critères de transparence du processus électoral, et sur la nécessité de réformer certaines dispositions constitutionnelles jugées contradictoires et anachroniques.

En ce qui concerne la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguéma, Marlène Efountame dit avoir exiger son invalidation, parce qu’elle violerait plusieurs textes nationaux et internationaux, se référant principalement au serment prêté par le président de la transition, le 4 septembre 2023 lors de son investiture.

« Le serment a une valeur juridique. Quand on prend un engagement sous serment, quand on demande aux hauts fonctionnaires et commis de l’Etat de prêter serment lors de leur prise de fonctions, ce n’est pas pour un simple luxe. Il s’agit pour eux, de prendre conscience de la gravité de leur charge et la responsabilité qui pèse désormais sur leurs épaules. Or, en se déclarant candidat, Brice Clotaire Oligui Nguéma a violé le serment qu’il avait fait d’organiser les élections justes et crédibles et de rendre le pouvoir aux civiles », a déploré et alerté Marlène Efountame.

Gabonactu.com

Juriste de formation et membre de la plateforme ‘’Ensemble Pour le Gabon’’ que préside l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nzé, un des 4 candidats en lice pour la prochaine présidentielle, Marlène Fabienne Essola Efountame reste, comme tous les autres candidats recalés, ayant saisi la Cour constitutionnelle, suspendue au rendu de la haute juridiction, attendu dans les prochaines heures.  

Outre Bilie-By-Nzé, trois autres candidats sont pour l’heure autorisés à solliciter les suffrages de leurs compatriotes, environs 800 000 électeurs, lors du scrutin présidentiel du 12 avril 2025. Il s’agit notamment de Joseph Lapensée Essingone, Germain Stéphane Iloko Boussengui et Brice Clotaire Oligui Nguéma. La campagne électorale s’ouvre le 29 mars à minuit et se referme le 11 avril à 24 h.

M.-O. Mignonne et Christina Thélin Ondo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.