Un collectif des jeunes sollicite l’ONU et le CESE pour faire reculer le gouvernement trop sévère dans les mesures anti-corona

Un collectif des jeunes gabonais appartenant à un mouvement spontané baptisé « Care » a déposé lundi un mémorandum au Bureau des nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) et ensuite au Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour solliciter un allègement des mesures de restrictions contre le Covid 19 à l’origine du concert des casseroles dont le bilan officiel est déjà de deux morts et trois blessés graves.

« Nous, mouvement spontané CARE, jeunes leaders gabonais (…) avons pris l’initiative, de venir auprès de votre bienveillance, solliciter votre prompte intervention auprès du Président de la République, de Madame le Premier Ministre Chef du gouvernement, des Ministres d’Etats de la Défense Nationale, de l’intérieur et celui en charge de la Santé, afin d’obtenir l’allègement des restrictions sanitaires qui sont perçues par le peuple comme liberticides et facteurs de l’accentuation des souffrances de la population », ont écrit les membres du collectif.

Les mesures trop dures du gouvernement sont « à l’origine de la manifestation populaire des concerts de casseroles initiées depuis le 17 Février sur toute l’étendue du territoire nationale et même à l’étranger », soutient le collectif.

Pour apaiser le climat assez tendu dans le pays, le collectif suggère : retour du couvre-feu à partir de 20h00 ; reprise des activités essentielles (sport encadré, évènements culturels, petits commerces) dans le strict respect des mesures barrières ; réouverture des lieux de cultes dans le strict respect des mesures barrières et de distanciation sociale ; accompagnement de l’Etat à tous les secteurs touchés par la crise et l’impact économique sous différentes formes après échange avec les secteurs les plus impactés.

Le collectif sollicite en fin la participation de l’ONU dans les enquêtes diligentées par le gouvernement gabonais, suite aux décès de deux gabonais à Libreville et trois blessés à Port-Gentil.

Après le bureau de l’ONU, le collectif s’est rendu au siège du CESE où il a été reçu par le président de l’institution, René Ndemezo’o Obiang. Celui-ci a promis transmettre ces doléances au chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba et à son Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda.

A Libreville, deux personnes sont mortes par balle dans la nuit de jeudi à vendredi. La police est accusée par les populations d’être à l’origine de ces décès, le Commandant de la police, le général Serge Hervé Ngoma n’a pas reconnu la responsabilité de ses hommes. Le procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête.

S’agissant des victimes de Port-Gentil, le ministère de la Défense nationale a reconnu qu’un citoyen a reçu une balle dans la tête lors des opérations de rétablissement de l’ordre public troublé par des manifestants. Il a affirmé que la victime a été évacué par hélicoptère à Libreville où elle a été prise en charge. Son diagnostic vital n’est plus engagé, selon le communiqué.

Les membres du collectif et le président du CESE / Gabonactu.com

Deux autres personnes se sont grièvement blessées dans l’explosion d’une grenade dans une église dimanche dans la même ville. L’une d’elle a perdu l’usage de ses deux mains. Tous les deux sont hospitalisés dans une clinique de la ville.

La polémique reste vive sur l’origine de la grenade. Les uns accusent la police d’avoir balancé l’engin de la mort dans l’église. Un présumé coupable interpellé par la police affirme avoir ramassé la grenade et l’avoir amené dans l’église où il l’a présenté à ses amis. Ils se sont mis à admirer le « jouet » jusqu’à ce qu’un autre l’a fait exploser probablement après avoir tiré sur la goupille.  

Btines Makosso

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