Pas de bamboula pour le ministre Otandault en 2019

Jean Fidèle Otandault © Archives Gabonactu.com

Libreville, 27 janvier (Gabonactu.com) – L’année 2019 s’annonce encore très rude pour le Gabon maintenu sous perfusion par le Fond monétaire international (FMI) dont les fins limiers sont attendus dans les prochaines semaines pour une première mission d’évaluation du Plan de relance économique (PRE) avant la grande revue attendue vers juin 2019.
 
Selon une source bien informée, la mission du FMI arrivera au Gabon au mois de mars. Apparemment, Libreville n’a pas trop de panique à se faire. La mission viendra non pas pour ouvrir tous les tiroirs afin de dénicher d’éventuelles failles dans la gestion des finances publiques par le ministre du Budget et des finances publiques, Jean Fidèle Otandault et ses collaborateurs mais plutôt pour s’assurer que le Gabon a réalisé les recommandations faites par le conseil d’administration du Fonds en décembre dernier.
 
Parmi ces recommandations figure la liquidation de trois banques boiteuses à savoir la Banque gabonaise de développement (BGD), la Banque de l’habitat du Gabon (BHG) et la Poste Banque. L’arrivée des experts du FMI en mars prochain doit tout de même donner des insomnies aux dirigeants du ministère du Budget. Ils doivent décider de mettre fin à l’existence de ces trois banques. Un tel choix jetterait automatiquement de nombreux chefs de famille dans le chômage. Et cela ne suffira pas pour régler le problème. Il faudra, ensuite, mettre sur pied un plan social en faveur de ces futurs sans-emplois. La question arrache les cheveux à l’hôtel des finances, selon des sources bien informées.
 
L’autre volet que vient regarder le FMI c’est le paiement de la dette intérieure. L’on comprend alors pourquoi la dernière sortie du Directeur général de la dette Hugues Mbadinga Madiya qui a annoncé la semaine écoulée le prochain paiement aux entreprises gabonaises d’une partie de leur dette auprès de l’Etat. Le patron de la dette de l’Etat gabonais a rappelé lors de cette rencontre avec les opérateurs économiques que 191 milliards de FCFA ont été décaissés au titre du paiement de la dette intérieure en 2018. Des efforts vont être faits pour poursuive dans cette lancé.
 

Juin 2019 : la revue de tous les dangers

 
L’échéance qui doit donner du tournis à Jean Fidèle Otandault est celle de juin 2019. Ce sera l’une des plus capitales puisqu’elle se situe à mi-parcours du programme triennal conclu entre le Gabon et le FMI en juin 2017. Ce programme prend fin en juin 2020. Un éventuel échec de la revue de juin 2019 hypothéquerait la fin du plan de 3 ans et serait considéré comme un échec pour Otandault maintenu à son poste, lors du dernier remaniement du gouvernement, du fait de son statut d’expert comptable qui a conduit avec succès la première partie du programme avec le FMI.
 
Boileau Yeyinou Loko, expert du MFI qui avait conduit la revue de novembre 2018 avait laissé comprendre que le Gabon était l’un des meilleurs élèves du FMI en Afrique centrale. Les douloureuses réformes engagées par l’Etat pour mettre en œuvre son Plan de relance économique valaient au pays ce satisfecit suivi en décembre 2018 d’un décaissement immédiat de 71,43 millions de DTS (environ 99 millions de dollars soit près de 60 milliards de FCFA) autorisé par le conseil d’administration du FMI.
 
Libreville a déjà encaissé du FMI quelques 395,9 millions de dollars sur un total de 642 millions de dollars approuvés au moment où l’accord a été signé entre les deux parties le 19 juin 2017. Il reste encore 247 millions de dollars en jeux. A cette somme s’ajoute un capital crédit inestimable en cas de succès de l’accord avec le FMI. Cette institution est en fait le chef de file des bailleurs de fonds qui coopèrent avec le Gabon (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Banque islamique de développement …). Une note négative du FMI aurait un effet domino catastrophique pour l’image du pays.
 
Les mois qui suivent ne seront donc pas de tout repos pour les experts du Budget et de l’Economie. Une faible application des reformes convenues avec le FMI ruinerait la crédibilité de tout le pays. Jean Fidèle Otandault et Jean Marie Ogandaga de l’Economie n’ont donc pas droit à la bamboula surtout que les pétrodollars ne coulent plus à flot dans le petit émirat pétrolier tropical appelé Gabon. L’on se souvient que l’argent du pétrole a souvent monté sur la tête des dirigeants au point de les transformer en vulgaires fêtards et placeurs de l’argent public dans les paradis fiscaux.
 

Carl Nsitou

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