Recalé de la course à la présidentielle du 12 avril 2025, Jean Remis Yama, a déploré lundi dans une conférence de presse, une interprétation biaisée du Code électoral par le ministère de l’Intérieur et ses démembrements, pour l’écarter de la compétition.
Selon lui, l’exigence de fournir un acte de naissance du père ou de la mère n’est mentionnée nulle part dans l’article 179, qui fixe la liste des documents à fournir par un candidat. « C’est une invention du ministre de l’Intérieur pour écarter certains postulants », a-t-il dénoncé, estimant que cette manœuvre vise à restreindre l’accès à l’élection présidentielle.

Face à cette situation, Yama compte saisir la Cour constitutionnelle dans les délais impartis pour faire valoir ses droits. Il se dit confiant en la capacité des magistrats à rétablir la légalité et à permettre sa réintégration dans la compétition électorale. « Nous sommes des légalistes. Nous irons jusqu’au bout », a-t-il affirmé.
Toutefois, s’il venait à être débouté, il n’exclut aucune autre forme d’action, y compris des mobilisations populaires. « Si le pouvoir veut verrouiller l’élection, les Gabonais sauront quoi faire », a-t-il averti, laissant entendre que l’affaire pourrait prendre une tournure plus contestataire dans les jours à venir.
Jean Remy Yama figure très connue de la société civile gabonaise est président du Parti National pour le Travail et le Progrès (PNTP). Il est sur la liste des 19 candidats recalés de la course, selon une décision annoncée par le ministère de l’Intérieur.
Les autorités ont rejeté le dossier de ce puissant leader syndical par manque de copie de l’acte de naissance de son père.
Sur un total de 23 candidatures déposées, 4 seulement ont été validés. Il s’agit de celle du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, de l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze, du médecin Stéphane Germain Iloko Boussiengui et du cadre des Impôts Joseph Lapensée Essingone.
Tous les candidats recalés ont jusqu’à ce mercredi pour faire un recours à la Cour constitutionnelle.
Christina Thélin Ondo et Dodo Frida
