L’érosion côtière détruit progressivement le phare de Port-Gentil

Le phare de Port-Gentil, un patrimoine historique en péril © Gabonactu.com

Construit vers les années 1911 dans les ateliers de l’ingénieur français Gustave Eiffel, le phare du Cap Lopez, sis dans le 1er arrondissement de Port-Gentil, est poussé vers la mort. Sa carapace métallique de plus de cent mètres de hauteur est détériorée. La détérioration rapide de ce lieu magique serait due à l’abandon des pouvoirs publics. Il est depuis des années, au centre de bien des discussions et réunions dans la capitale économique. Plusieurs ONG ont même poussé des cris de détresse en vain. 

« Malheureusement ce phare va tomber tôt ou tard, il est déjà bien décrépit, c’est regrettable qu’ici on n’a pas des monuments historiques. C’est un monument qu’il faut préserver et entretenir. Du fait de l’érosion, il va se retrouver la mer si rien n’est fait », a déploré Henry Auguste de l’ONG H²O.

SOS pour restaurer le Phare de Port-Gentil © Gabonactu.com
SOS pour restaurer le Phare de Port-Gentil © Gabonactu.com

Ce fanal construit il y’a plus de cent ans, ne résiste plus aux tempêtes trop violentes car, fissurée de partout. La base de la tour, plusieurs fois bétonnée par les ingénieurs, n’est plus visible à basse mer. Cette tour située aujourd’hui à seulement près de vingt mètres de la mer, est livrée à son destin inéluctable. Les fissures, l’humidité, les coups de boutoir de l’Océan ont raison de la tour d’acier. Au pied du phare du Cap Lopez, l’unique monument de la bourgade de Port-Gentil, capitale pétrolière du Gabon, l’érosion côtière est bien palpable. Mort, il ne s’allume plus depuis près de vingt ans menaçant de s’écrouler. Laissé pour compte, il est sur le point de s’effondrer.

Pour le fondateur de l’ONG H²O, « il faut savoir que la maison et le premier phare étaient à 500 mètres plus devant. Malheureusement je ne vois pas de solutions pour lui, vue l’état de décrépitude dans lequel il est actuellement. Ici on n’a pas cette volonté d’entretenir nos vieux bâtiments ».

Malheureusement ce monument historique en terre Orungu n’a de cesse de creuser son trou dans l’eau salée, au point d’avoir ôté la vie non loin de là, à des jeunes garçons emportés par des vague tueuses de plus en plus nombreuses sur la côte.

À l’approche de son extinction probable, sa mémoire n’est pas seulement un patrimoine de pierres et d’acier, mais un monde d’objets, de mots, d’images, d’émotions. Une mémoire qui mériterait mieux que les tentatives de récupération d’une rente foncière sur le littoral. Il est grand temps que les autorités locales ou le ministère concerné s’assurent que le bâtiment soit totalement rénové, sécurisé avant d’être accessible pour l’histoire du pays.

Vincent Ranozinault

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