Le président Ali Bongo Ondimba est venu chez Jean-Boniface Assélé pour rendre un dernier hommage à sa tante maternelle, Marie-Louise Adira Dabany, lundi 16 novembre 2020 © DR takipçi satın al
Après s’être récemment réconciliée avec Pascaline et avoir entamé un rapprochement avec Omar Denis Junior, le président Ali Bongo Ondimba vient de faire de même avec le clan Assélé à l’occasion des obsèques de Marie-Louise Adira Dabany. Ce qui n’est pas sans conséquence dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023.
Ce lundi 16 novembre au matin, c’est en toute discrétion que le président de la République Ali Bongo Ondimba est venu rendre un dernier hommage à Marie-Louise Adira Dabany, sa tante maternelle.
A cette occasion, le chef de l’Etat était accompagné d’une forte délégation emmenée par le secrétaire général de la Présidence, Jean-Yves Teale, et comprenant notamment sa propre sœur, Betty Bongo Ondimba, le commandant en chef de la garde républicaine, Brice Oligui Nguema, considéré comme un membre à part entière de la famille, ou encore le porte-parole de la Présidence, Jessye Ella Ekogha.
Comme un symbole, c’est au domicile du patriarche Jean-Boniface Asselé, avec lequel les relations ont été ces dernières années plutôt fraiches, que la cérémonie a eu lieu.
« Nous faisons partie de la même famille » (Léon Paul Ngoulakia)
« Le président Ali Bongo fait partie de la même famille. C’est mon jeune frère. Il était de notre devoir de nous retrouver tous ensemble, même si c’est dans les conditions difficiles du deuil. Mais Dieu faisant, nous nous sommes tous retrouvés et ça n’est que du bonheur. Nous avons enterré notre Maman dans l’harmonie et la réconciliation. C’est très important pour nous », a déclaré Léon Paul Ngoulakia, neveu de la défunte qui avait pourtant pris position contre Ali Bongo Ondimba lors de la dernière élection présidentielle. C’était en 2016. Mais cela semble aujourd’hui être une éternité.
« Un moment très important de retrouvailles et de réconciliation » (Nicole Asselé)
En effet, après des années d’incompréhension et de déchirements, la réconciliation entre le président et sa famille maternelle est irrémédiablement scellée, comme l’a indiqué Nicole Asselé, la fille du patriarche du clan. « Cette cérémonie était l’occasion pour le président de retrouver sa famille. Avec tout ce qu’il a vécu ces derniers temps, c’était un moment très important de retrouvailles et de réconciliation », a souligné celle qui est le délégué général du CLR.
Cette réconciliation entre le Président et sa famille maternel intervient quelques semaines seulement après celle intervenue avec Pascaline, sa sœur, ainsi qu’avec son jeune demi-frère, Omar Denis Junior (lire notre article).
Implications politiques
Ce grand mouvement de réconciliation au sein de la famille Bongo ne se borne pas à la sphère privée. Il a des conséquences, et non des moindres, sur le plan politique, comme l’explique de manière éclairante un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo de Libreville (UOB).
« Ce qui se passe aujourd’hui au sein de la famille Bongo doit également être analysée dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023 (…) L’opposition est trop atone pour pouvoir véritablement espérer sur ses seules forces challenger la majorité. Du coup, beaucoup dans ce camp pariaient sur la division de la famille présidentielle pour contrarier une possible candidature et réélection du président Ali Bongo Ondimba (…) Mais depuis quelques mois, cette hypothèse a pris du plomb dans l’aile. On sait aujourd’hui que la majorité présidentielle abordera l’échéance de 2023 en rang serré, unie, et donc en position de force face à des adversaires qui eux sont extrêmement divisés », analyse l’universitaire.
A l’évidence, ce qui s’est joué ces dernières semaines au sein de la famille Bongo est bien plus qu’une réconciliation familiale mais déjà sans doute une partie de l’élection présidentielle de 2023.
Source : Lalibreville.com