Le Commonwealth serait-il sur le point d’évincer la francophonie au Gabon ?

La délégation du Commonwealth chez Sylvia Bongo Ondimba ©  DR

Pays francophone, le Gabon semble résolu à faire aboutir son processus d’adhésion au Commonwealth lancé officiellement en mai 2021.

Une seconde délégation de cette organisation intergouvernementale composée de 54 pays membres, généralement d’anciennes colonies britanniques, séjourne actuellement dans le pays pour une mission d’évaluation.

Les protégés de la reine d’Angleterre sont au Gabon pour toucher du doigt tous les points consignés dans le dossier du Gabon. Un accent particulier est mis sur la démocratie et la bonne gouvernance. Les experts sont allés par exemple auditionner le ministre de l’Intérieur sur l’organisation des élections au Gabon. Ils ont voulu aussi savoir le rôle de la police dans le processus électoral.

Comme des auditeurs, ces experts ont ciblé plusieurs administrations. Ils se sont rendus également chez le Premier ministre et chez la Première dame, Sylvia Bongo Ondimba à qui l’on attribue à tort ou à raison ce projet « révolutionnaire ».

La mission prendrait fin ce vendredi, selon une source proche du ministère gabonais des Affaires étrangères. La première mission avait eu lieu en avril 2021.

La demande d’adhésion du Gabon au Commonwealth a connu une grande accélération le 11 mai dernier. En visite à Londres, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba avait rencontré le Secrétaire général du Commonwealth, Patricia Scotland.

Le numéro un gabonais avait estimé, à l’occasion, que l’adhésion du Gabon à cette organisation serait « un tournant historique ».

Libreville souhaite que cette volonté se concrétise dès le prochain Sommet du Commonwealth prévu à Kigali au Rwanda.

En 2012 déjà, après une visite au Rwanda, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba avait annoncé que le Gabon devait privilégier l’anglais pour devenir bilingue (Français – Anglais). Le projet n’a cependant pas connu un véritable développement. Les enseignants envoyés au Ghana pour revenir impulser le mouvement anglophone au Gabon sont rentrés au pays sans enthousiasme. L’Etat avait brutalement coupé les financements de ce projet.

Ancienne colonie française, le Gabon, pays pétrolier riche en minerai de manganèse et en ressources forestières est indépendant depuis le 17 août 1960. Il est considéré comme un des pays du pré-carré de la France en Afrique où le français fait office de langue officielle et « nationale ».

L’apprentissage de l’anglais est encore embryonnaire au Gabon. L’adhésion au Commonwealth est notamment saluée par les jeunes qui rêvent de découvrir les biens faits de cette communauté.

Les autorités gabonaises ne parlent pas d’une éviction de la Francophonie mais d’une diversification des partenaires.

Carl Nsitou

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