Un véhicule de la police percute une sexagénaire et l’abandonne sur le trottoir au PK 12

La victime secourue par des commerçantes du PK 12 après la fuite des policiers © Gabonactu.com

Un véhicule de la police a percuté samedi une sexagénaire au rond-point du PK 12 et l’a abandonné sur le trottoir après l’avoir violemment agressé verbalement et sans pudeur, a appris un reporter de la rédaction de Gabonactu.com

L’accident s’est produit à 9h05. Le véhicule double cabine de couleur bleue de la police dont le premier numéro sur la plaque est 30 a pris à vive allure le virage qui monte vers la base militaire de Melen. Le conducteur imprudent a percuté la maman qui est tombée sur le coup.

Le véhicule s’est immobilisé. Le premier policier qui est descendu a commencé à hurler sur la victime à plusieurs reprises et au grand étonnement des témoins : « on vous dit de ne jamais rester sur la route ». Deux autres policiers sont promptement descendus. Pas pour porter assistance à la pauvre femme mais pour l’engueuler à leur tour alors que la pauvre ne se trouvait pas au milieu de la chaussée à cet endroit où se développent d’intenses activités commerciales.  

Par instinct de survie, la dame aidée par des commerçantes se relève. Deux policiers la soutienne. Etourdie, les commerçantes réussissent à la faire asseoir. Les policiers qui n’ont pas vue de sang couler remontent dans leur véhicule pour poursuivre leur chemin. Un témoin surgi et demande aux policiers de ne pas abandonner la victime sur le trottoir après un choc aussi violent. « Elle peut être votre maman. Ma mère à moi… sinon la mère d’autres enfants comme vous », clame le témoin.

Deux policiers fâchés et surtout laissant transparaitre un véritable sentiment d’impunité s’acharnent sur le témoin menaçant de l’arrêter. Le témoin lève les mains et demande d’être arrêté si la pauvre dame n’est pas conduite vers un centre de santé. La prise de bec est sévère. Un militaire du bataillon de Melen s’interpose entre le témoin et les policiers en furie. Le militaire conseille à ses frères d’arme de conduire la victime à l’hôpital. Les policiers acceptent. Le militaire poursuit son chemin, le courageux témoin également.

Sentant la pression baissée, les policiers s’embarquent rapidement dans leur 4X4 en foncent dans la direction de Bizango rail, un coin réputé pour son bon vin de palme. Ils ont décidé d’abandonné sur le trottoir leur victime sous les huées de la foule.

Le comportement de ces forces de l’ordre qui étaient au nombre de 6 ou 7 a visiblement choqué les badauds qui ont assisté à ce film de mauvais goût. Le droit humanitaire international (DHI) et le droit de la guerre, probablement enseigné à ces policiers, interdisent formellement d’agresser (même un combattant) déjà au sol. Ces flics d’une arrogance étonnante l’ont fait devant les populations dont ils ont la charge de la sécurité publique. Pire, ils ont donné le mauvais exemple en abandonnant une victime d’un accident de la circulation sur le trottoir alors qu’ils ressemblaient à des agents de la police judiciaire (PJ) puisqu’ils opéraient en civile avec des armes dissimulées autour de la ceinture.

Rien à priori ne témoignait que ces policiers opéraient une mission urgente puisqu’aucune alarme, ni klaxon ou gyrophare n’étaient actionnés au moment de l’accident. Ces dispositifs sont mis à leur disposition justement pour faciliter leurs nobles missions. C’est un classique pour toutes les polices du monde. 

Camille Boussoughou

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