Le navire Modern express n’a pas chargé des grumes à Owendo (officiel)

Photo @ DR

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le navire Modern express à la dérive au larges des côtes française et espagnole avant d’être remorqué avec succès n’a pas chargé de bois sous forme de grume au port d’Owendo où il était en transit du 11 au 15 janvier en provenance de Bata en Guinée Equatoriale, a déclaré mardi le ministre gabonais de l’Economie, Régis Immongault.
« Ledit bateau est arrivé de Guinée Equatoriale le 11 janvier et est reparti du Gabon le 15 du même mois en embarquant 4 089,155 tonnes de bois débité comme le montrent tous les documents en notre possession (manifestes, connaissements, déclarations en douane) », a déclaré le ministre gabonais à la presse.

« Ce qui m’a choqué c’est de savoir qu’il y avait du bois gabonais en grumes dans ce navire. Ce qui signifie qu’il y a eu une exploitation illégale du bois alors que nous avons décidé d’arrêter les exportations des grumes », a ajouté le ministre.

« Pour l’instant, j’ai saisi le ministre de l’Intérieur afin d’entrer en contact avec Interpole pour suivre le débarquement afin que nous sachions la nature du bois et son origine », a-t-il poursuivi avant d’avertir qu’il infligerait des sanctions très sévères à des éventuels coupables de trafic illégal de bois.

Convoqué en urgence dans les locaux du ministère de l’Economie, Geert Van Gansbeke, Directeur général de Necotrans, la société qui a chargé le navire à Owendo a confirmé « avoir uniquement chargé dans ce bateau du bois débité, c’est-à-dire du bois scié et des engins de chantier ».

« Nécotrans affirme par ailleurs n’avoir chargé aucune grume ou bille de bois dans ce navire lors de son escale au Gabon conformément à l’interdiction gouvernementale de 2010, de charger des grumes à l’export », a insisté M. Van Gansbeke.

Le Directeur général de la Douane, Alain Paul Ndjoubi Ossamy, présent durant la conférence de presse a brandit divers documents relatifs au chargement effectué à Owendo.

La polémique a éclaté via les réseaux sociaux. Les gabonais sont indignés d’apprendre, grâce à la presse française, que les billes de bois sortaient encore du pays alors que depuis 2010, il est strictement interdit d’exporter le bois gabonais sans une première transformation locale.

Le président de l’ONG Croissance saine environnement, Nicaise Moulombi a demandé à la justice de se saisir afin d’envoyer au port où le navire sera déchargé une commission rogatoire. L’objectif sera d’identifier la cargaison et retracer l’origine d’éventuelles billes de bois qui se trouveraient à l’intérieur.

 

Antoine Relaxe

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