En marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), tenues récemment à Washington, le président du groupe de la Banque Afrique de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a obtenu le soutien massif des leaders de l’économie mondiale pour reconstituer les ressources du Fond africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe qui soutient les économies africaines à faible revenu, indique un communiqué du groupe.
Selon le communiqué, les efforts de cette 16ème reconstitution du fond se poursuivent jusqu’en octobre, date à laquelle les partenaires devraient annoncer leurs contributions.
Lors de rencontres bilatérales, la secrétaire adjointe au Trésor des États-Unis, Alexia Latortue, a déclaré que le Fonds africain de développement était un élément essentiel du dispositif du développement de l’Afrique. Elle a affirmé au président de la Banque que les États-Unis demeuraient un fervent et fier partisan du Fonds, qui a une orientation stratégique et produit de l’impact. Latortue a applaudi le leadership d’Adesina dans l’élaboration du plan audacieux de production alimentaire d’urgence de la Banque pour l’Afrique afin d’éviter la crise alimentaire imminente due à la guerre russe en Ukraine et l’a assuré du partenariat solide du département du Trésor américain sur ce plan.
Adesina a reçu un soutien appuyé similaire pour la reconstitution du Fonds africain de développement de la part d’autres partenaires, notamment de la ministre suédoise de la Coopération internationale au développement, Matilda Ernkrans, d’Anne Beathe Tvinnereim, ministre norvégienne du Développement international, de Vicky Ford, ministre britannique chargée de l’Afrique et de Paul Ryan, directeur du irlandais du Financement international et du Climat. Ils ont apporté leur soutien ferme pour que le Fonds africain de développement soit autorisé à sortir sur les marchés des capitaux afin d’utiliser ses capitaux propres pour lever davantage de ressources au profit des États fragiles et à faible revenu.
Adesina a affirmé aux actionnaires que l’impact du Fonds africain de développement sur l’Afrique, grâce à leur soutien, était massif et de grande portée. Selon la ministre suédoise Ernkrans, « la Banque africaine de développement fait un travail incroyable et nous soutenons fermement la Banque. La Suède soutient le Fonds africain de développement pour qu’il tire parti des ressources du marché afin de mettre davantage de fonds à la disposition des pays. Vous faites un excellent travail. »
Lors de sa rencontre avec le Groupe des 15 ministres des finances de l’Union africaine (F15), Adesina a exposé les défis immédiats du continent et les solutions mises en œuvre pour les relever avec succès. En tête de la liste d’Adesina figurent un plan pour accroitre massivement la production alimentaire face à l’imminence d’une crise alimentaire mondiale à cause de la guerre de la Russie en Ukraine ainsi que le besoin de reconstituer le Fonds africain de développement d’une manière plus flexible et plus substantielle. Les ministres sont convenus d’un communiqué commun sur le financement de la résilience économique de l’Afrique en période de turbulences. Ils ont appelé à une reconstitution substantielle du Fonds africain de développement et à ce que le Fonds soit autorisé à utiliser ses fonds propres pour mobiliser davantage de ressources sur les marchés internationaux des capitaux afin de répondre aux besoins en croissance rapide des pays d’Afrique.
Adesina a mis en valeur l’initiative innovante de la Banque africaine de développement Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT, de son acronyme anglais), un programme qui couvre neuf produits alimentaires de base dans plus de 30 pays africains. Il a déclaré que la Banque comptait atténuer les effets de la crise alimentaire par le biais de la Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire – un mécanisme dédié qui fournira aux pays africains les ressources nécessaires pour augmenter la production alimentaire locale et se procurer des engrais.
Pour Adesina, une crise des engrais provoquée par la guerre russe en Ukraine pourrait mettre en péril plus de 10 milliards de dollars de production alimentaire. Il a annoncé que la Banque avait convoqué une réunion mondiale des principaux leaders mondiaux du développement, de la finance, des secteurs public et privé pour la mi-mai afin de faciliter l’accès de l’Afrique aux engrais.
Adesina a été reçu à la Maison Blanche par Dana Banks, assistante spéciale du président américain Joseph Biden et directrice principale pour l’Afrique à la Maison Blanche. Banks a déclaré qu’il était important d’atténuer les retombées de la guerre russe en Ukraine sur la sécurité alimentaire en Afrique et a vivement salué le rôle moteur de la Banque africaine de développement dans son plan de production alimentaire d’urgence pour l’Afrique.
Adesina a également rencontré Melinda French Gates, coprésidente de la fondation Bill et Melinda Gates. French Gates a déclaré qu’il était important que l’Afrique se nourrisse elle-même et se concentre sur la nutrition. Elle a exprimé son soutien au plan audacieux de production alimentaire d’urgence pour l’Afrique élaboré par la Banque africaine de développement et a appelé à une forte reconstitution du Fonds africain de développement. Elle a également appelé à une forte reconstitution des ressources du Fonds africain de développement. « Je serai votre fervente avocate pour que les pays du G7 fassent davantage pour le Fonds africain de développement et pour qu’ils mettent davantage de ressources à la disposition de l’Afrique », a-t-elle déclaré.
Une réunion des responsables des banques multilatérales régionales de développement a également eu lieu pour discuter, entre autres, de l’impact que la guerre russe en Ukraine avait sur les efforts de développement dans le monde. Adesina a souligné son impact direct sur l’approvisionnement de l’Afrique en nourriture et en engrais. Il a également mis en relief la collaboration de la Banque en matière de changement climatique avec le Centre mondial sur l’adaptation, ainsi que le record absolu des investissements de la Banque dans les énergies renouvelables, dont le portefeuille a atteint 83 %.
Adesina et plusieurs responsables de banques multilatérales de développement sont convenus qu’il était impérieux de parler d’une seule voix sur la réallocation des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international.
Le président de la Banque a également évoqué l’importance d’une production endogène de vaccins en Afrique ainsi que les progrès réalisés pour matérialiser l’idée d’une Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique.
Lors d’une rencontre à l’Atlantic Council un peu plus tôt dans la semaine, Adesina a répondu aux questions de sa présidente Afrique, l’ambassadrice Rama Yade, et d’autres panélistes, donnant une large perspective des défis de l’Afrique et des mesures prises par les pays africains pour les relever, avec le soutien du Groupe de la Banque africaine de développement. Il a appelé à une plus grande mobilisation des ressources en Afrique. « Je ne crois pas à la mendicité. L’Afrique doit se développer davantage en utilisant ses propres ressources », a-t-illancé.
Le président du Groupe de la Banque a invité ses différents interlocuteurs aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement qui se dérouleront du 23 au 27 mai 2022 à Accra, au Ghana.
Source : com BAD