Franceville, 9 avril (Gabonactu.com) – Christian Maire, enseignant à l’université de Besançon en France a développé la semaine dernière, au profit des étudiants africains de Master et de doctorat, un cours sur les nombres P-adiques, à l’université des sciences et techniques de Masuku (USTM).
Le cours de l’universitaire français contribue à développer les aspects arithmétiques et géométriques utiles en Théorie d’information appliquée à la cryptographie.
Cette dernière est une science extrêmement utile dans la vie quotidienne puisqu’elle sert à crypter ou à certifier des messages en particulier. Le commun des mortels s’en sert tous les jours dans les téléphones portables, sur Internet, dans les banques, les armées, la météorologie, etc.
Les nombres P-adiques sont des nombres entiers utiles pour la construction des objets en vue de leur application en cryptographie.
« J’ai aussi fait, en introduction, une présentation de la théorie de codage. Là, il est question de se rassurer que lorsqu’on envoie un message codé à quelqu’un, on est sûr que la personne a réussi à le décoder et à le comprendre. Ces mathématiques sont légèrement différentes de celles qu’on utilise en cryptographie, mais elles sont aussi basées sur l’arithmétique », a indiqué Christian Maire, qui a précisé par ailleurs que son objectif était de ’’présenter aux étudiants gabonais et africains les techniques arithmétiques utiles à la Théorie d’information’’.
Les mathématiques ont beaucoup évolué depuis 30 ans avec l’arrivée d’Internet, du téléphone portable, de la carte à puce et récemment de la biométrie. Avec la mondialisation, la sécurisation des données devient plus qu’une nécessité. En même temps, il faut aussi gérer la transmission des données.
« Il faut encore s’apprêter à résoudre d’autres problèmes mathématiques qui arrivent tels que la transmission d’un maximum de données en minimisant les coûts en termes d’énergie et de temps. Il y a des aspects théoriques qui sont sous-jacents mais qui restent à développer. C’est évident que l’arrivée de l’ordinateur et sa puissance de calcul a révolutionné toutes ces disciplines », a renchéri l’enseignant français.
La présentation du professeur Maire entre dans la ligne d’une série de cours qui sont dispensés depuis une semaine à l’université de Franceville dans le cadre de la 2e édition de l’Ecole mathématique africaine.
Elle a pour thème principal « les mathématiques et leurs application à la cryptographie et à la robotique » et développe quatre cours que sont les variétés jacobiennes et l’application à la cryptographie ; les corps P-adiques et les corps des nombres ; la cinématique des robots et le logiciels Pari/GP.
En plus des enseignants français et gabonais, l’Ecole mathématique africaine connait la présence de jeunes enseignants-chercheurs et des étudiants en Master et en Doctorat du Congo-Brazzaville, du Cameroun, du Niger, du Nigéria, de la Tunisie, du Burkina Faso et du Sénégal.
Pour son organisation, l’USTM a reçu le soutien et la collaboration du Pôle de recherche en Mathématiques et leurs applications en sécurité de l’Information en Afrique Sub-saharienne (PRMAIS), de l’Union mathématique africaine (UMA), de la fondation Simons et du Centre international des mathématiques pures et appliquées (CIMPA) du Maroc.
Cette deuxième rencontre mathématiciennes est organisée en hommage à Bibang Ondo, premier docteur Gabonais en mathématiques.
Précieux Koumba