Le collectif des syndicats de la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG) regroupant 6 syndicats a déclenché jeudi une grève générale illimitée pour réclamer des augmentations de salaires, primes et indemnités chiffrées à 12 milliards de FCFA par an par l’administration de l’entreprise.
« Nous collectif des syndicats de la COMILOG décidons du retour illimité au piquet de grève jusqu’à l’aboutissement intégrale de nos revendications, ce jeudi 6 mars à minuit », ont déclaré les syndicalistes.

Le collectif dénonce un échec des négociations. Il a prévenu que la grève aura lieu sans service minimum sur l’ensemble des sites de la COMILOG.
Dans un communiqué, la direction dénonce une grève illégale au regard du Code du travail. La médiation est toujours en cours et les procédures réglementaires n’ont pas été respectées par les grévistes.
La direction dit vouloir parvenir à des solutions équilibrées et pérennes. Elle soutient cependant que les revendications syndicales, impliqueraient une augmentation globale de plus de 12 milliards de FCFA (+28,9%) des frais de personnel. Ces revendications « ne sont pas soutenables pour l’entreprise », précise le communiqué.
« Toutes les propositions de l’entreprise ont été rejetées par les partenaires sociaux, bloquant ainsi toute possibilité d’avancée constructive », regrette l’entreprise.
De leurs côtés, les syndicalistes soutiennent que leurs revendications n’atteignent pas 10% du chiffre d’affaires de l’entreprise.
La direction rappelle qu’une étude réalisée par le cabinet Mercer en 2024 souligne que le salaire réel perçu par les agents de la COMILOG représente 102,1 % de la moyenne du marché gabonais, tandis que le salaire de base s’élève à 86,2 %.
Selon le communiqué, à ce jour, plusieurs points cruciaux restent en suspens : l’accord sur les primes et la performance n’a pas encore été examiné par la commission des négociations salariales, les revendications non salariales sont restées sans issue malgré leur étude par la commission technique et le constat sur site des conditions de travail a été interrompu par les partenaires sociaux.

Pour la COMILOG, cette grève fragilise le tissu économique et social de la province du Haut-Ogooué dont des milliers de familles dépendent de l’activité minière. L’entreprise y investit chaque année 7 milliards XAF pour le développement local. Une paralysie prolongée menacerait ces engagements et les futurs investissements des communautés locales.
L’impact national est tout aussi préoccupant, un arrêt de travail prolongé aurait des conséquences majeures pour le Gabon.
Filiale du groupe Eramet, COMILOG représente près de 600 milliards XAF de contribution annuelle à l’économie gabonaise.
Face à cette situation, l’entreprise appelle les partenaires sociaux à faire preuve de responsabilité et à revenir sans délai à la table des négociations, dans l’intérêt des employés, de l’entreprise et du pays.
« L’entreprise demeure déterminée à garantir un climat serein et à poursuivre sa mission de développement économique et social », conclu le texte.
La COMILOG) exploite depuis 1962 l’une des plus riches mines de manganèse au monde, située à Moanda dans le susd-est du Gabon. Sa production annuelle de 7 millions de tonnes la positionne à la tête de ce secteur stratégique sur le marché mondial.
Avec près de 3500 emplois directs à travers ses filiales SETRAG et SODEPAL, la COMILOG est le premier employeur de la province et compte parmi les plus grands employeurs du secteur privé du pays. Elle est la 1ère entreprise gabonaise tous secteurs confondus et 2e de la Zone CEMAC.
Marie Dorothée
