Houangni Ambouroue expérimente l’arme du dialogue au ministère de la Pêche

Le Ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Pascal Houangni Ambouroue a invité lundi tous les partenaires de son ministère à un dialogue pour « laver » le linge sale en famille afin d’apaiser le climat social dans ce département.

« En tant qu’économiste, pour ma part, je demeure modestement convaincu que le Dialogue social est à l’Administration ce que la croissance est à l’économie, c’est- à- dire son catalyseur », a résumé le nouveau ministre de la pêche.

La rencontre, a-t-il dit à ses collaborateurs, s’inspire de la stratégie des trois “P” (Patriotisme, pragmatisme et proximité) dictée par le Premier ministre chef du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze.

Le personnel a profité de ce moment pour présenter sans langue de bois les difficultés auxquelles il est confronté depuis plusieurs années déjà et espère revoir « la lumière » au sein de ce « bateau » qui semble « boire de l’eau ».

A les entendre parler, les agents travaillent dans des conditions médiocres. Bâtiments vétustes, manque de budget de fonctionnement conséquent, manque de formation continue, insuffisance du personnel hautement qualifié, usurpation des missions des agents de la pêche par d’autres administrations…

Le personnel a instamment demandé au ministre une clarification des missions des centres de pêche et celles des directions provinciales.

En réponse, le ministre a déclaré « Je sais que vous réclamez de meilleures conditions de travail, je sais que vous voulez un meilleur déploiement des unités opérationnelles du Ministère, je sais que vous avez le sentiment du désenchantement, vous ne voulez plus être les témoins attristés de l’histoire de votre Ministère dont vous avez l’impression qu’il perd son lustre d’antan, je sais que vous êtes convaincu que la Pêche peut véritablement constituer un levier Important pour l’expansion de notre économie. Et vous avez raison ».

Aussi, a-t-il invités les agents à s’unir autour d’une réflexion axée sur 5 volets qui devront être présentés officiellement au Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il s’agit de réaliser un état des lieux des chantiers en cours, de faire respecter le cadre juridique existant, notamment dans le domaine de la fraude et de consolider la préférence nationale.

Le 3ème volet vise à raffermir les partenariats de premier niveau avec les acteurs locaux (Artisans pêcheurs) et ceux de second niveau avec les partenaires internationaux (exemple : l’Union Européenne).

Le 4ème volet porte sur la formation ou le renforcement des capacités des jeunes gabonais dans les métiers du domaine halieutique.

Le 5ème volet suggéré par le ministre vise à orienter Investissement vers la transformation des produits de la mer, notamment, à court terme, celle liée à la filière thonière.

Au centre le ministre de la Pêche, Pascal Houagni Ambouroue © Gabonactu.com

Les agents ont salué cette initiative. Ils se disent confiant quant au rayonnement nouveau de leur ministère qui n’est plus que l’ombre de lui-même aujourd’hui.

Le Gabon ouvert sur l’océan Atlantique dispose d’une façade maritime de 800 km. Le pays ne dispose cependant pas d’un armateur national opérant dans le secteur de la pêche industrielle actuellement dominée par les chinois et les européens. Les pêcheurs artisanaux sont généralement d’origine ouest-africaine. Ceci explique en partie le coût très élevé du poisson local.

Betines Makosso

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