Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA, célébrée le 1er décembre de chaque année, le Réseau gabonais des personnes vivant avec le VIH-SIDA (RGPVVH), par la voix de sa présidente, Moussounda Nzamba, lance un appel poignant, à l’endroit des plus hautes autorités de la transition, afin de prêter une attention particulière sur la situation préoccupante qui est celle des personnes vivant avec le VIH-SIDA (PVVIH).
La présidente du RGPVVIH, Moussounda Nzamba, plaide précisément pour la gratuité des coûts des examens médicaux particulièrement onéreux et hors de portée pour les personnes vivant avec le VIH-SIDA, confrontées à des situations socio-professionnelles on ne plus fragiles et vulnérables.
Actuellement, les examens et bilans exigés, deux ou trois fois l’an, se montent à environ deux cent (200) mille Francs CFA par bilan, associant un examen biologique (8 000 FCFA), la charge virale (42 000 FCFA), le test CD4 (18 000 FCFA), et le génotypage (110 000 FCFA), a fait savoir Madame Moussounda.
« Ces tarifs sont de toute évidence jugés prohibitifs pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH-SIDA, les empêchant ainsi de bénéficier d’un suivi médical adéquat », affirme la présidente du RGPVVIH qui interpelle, le CTRI à agir urgemment pour garantir la gratuité des bilans. Un pas essentiel vers l’atteinte des objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour un « Sida zéro », exhorte-t-elle.
« Monsieur le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, veuillez s’il vous plait prêter attention aux personnes vulnérables vivant avec le Sida, qui n’ont pas de moyens financiers pour accéder régulièrement aux traitements antirétroviraux gratuits. Nous vous demandons très respectueusement d’instituer la gratuité des examens et bilans sur toute l’étendue du territoire nationale, afin de réduire les contaminations ayant une charge virale indétectable. Ces examens très couteux empêchent les personnes infectées de vivre pleinement et sereinement » a imploré la présidente du RGPVVIH.
Les dernières estimations officielles indiquent que 51 000 personnes vivent avec le VIH au Gabon. Ce chiffre souligne le besoin d’un traitement accessible et efficace ; en comparaison des pays comme le Tchad et le Sénégal qui offrent des examens et bilans gratuitement, mettant en lumière une inégalité criante de traitement des personnes infectées au sein de la sous-région.
Les résultats récents montrent que le taux de prévalence du VIH/SIDA au Gabon a diminué, passant de 4,1 % en 2012 à 3,6 % aujourd’hui. Cependant, cette séro- prévalence reste deux fois plus élevée chez les femmes (4,7 %), contre 2,3 % chez les hommes. Ces chiffres mettent en évidence la nécessité d’une intervention ciblée pour protéger les populations les plus à risque.
Féeodora Madiba et Tryphène Lembah