Le jeune opposant, Privat Ngomo, président du mouvement New Power a dans une déclaration volontairement osée vendredi dernier, demandé à Jean Ping de rendre compte de ses négociations secrètes avec la France et l’Union européenne sur sa prise réelle du pouvoir obtenu après le scrutin présidentiel de 2016.
« La France votre interlocutrice privilégiée vous a-t-elle entendue ? Va-t-elle prendre position en faveur de la souveraineté populaire que vous incarnez ? Ou laissera-t-elle perdurer la situation actuelle jusqu’en 2023 ? », interroge M. Ngomo qui estime poser des questions clefs et précises à son leader politique sui se présente toujours comme le président élu par les gabonais en 2016.
« Exprimez-vous, monsieur le président. Parlez-nous », urge-t-il estimant que la prise de parole de Jean Ping est cruciale et urgente. Selon lui, la prochaine élection présidentielle française en mai 2022 pourrait donner au monde un nouveau président français alors qu’en août 2023, le « mandat non consommé » de Jean Ping prendra fin. Le temps est donc compté pour Jean Ping, constate-t-il.
« Il est temps que le peuple gabonais soit fixé sur l’aboutissement ou non de vos négociations avec la France pour qu’il puisse déterminer la suite qu’il donnera à son combat pour ériger au Gabon une nouvelle République », enfonce-t-il donnant parfois l’impression de faire un peu d’ironie.
Convaincu que la démarche du mouvement New Power ne plaira pas forcément à Jean Ping, Privat Ngomo, présente déjà des excuses pour cette démarche plutôt « cavalière ». Il estime qu’il s’agit pour son mouvement d’une démarche légitime qui traduit le besoin des gabonais de connaître les conclusions des démarches auprès de la France.
Privat Ngomo avait été interpellé le vendredi 17 juillet 2019 à Libreville après avoir organisé l’opération Lumumba qui lui avait permis de barrer le boulevard du bord de mer et de lire un discours devant l’ambassade de France demandant à l’ancienne puissance coloniale du Gabon de reconnaître la victoire de Jean Ping à l’élection présidentielle de 2016. Il a ensuite été jeté en prison avant d’être libéré le 20 mai 2020.
Il a passé 10 mois et 8 jours à la prison centrale de Libreville pour ses idées politiques. Il combat la poursuite de la colonisation française en Afrique et particulièrement au Gabon.
En dehors du Professeur Albert Ondo Ossa, Privat Ngomo est l’un des rares leaders de l’opposition à tenir un tel discours en direction de Jean Ping, encore vénéré par plusieurs gabonais de la diaspora notamment.
Carl Nsitou