Bertrand Zibi a été copieusement torturé, selon son avocat

Jean Paul Méthode Ibong Fadi, avocat de Bertrand Zib
Libreville,  26 janvier (Gabonactu.com) – L’ancien député Bertrand Zibi Abeghe, en prison depuis le 31 août 2016, a été copieusement torturé dans sa cellule à la prison centrale par des matons en présence du directeur de la prison et son adjoint, a déclaré vendredi sur le perron du palais de Justice de Libreville son avocat, Me Jean Paul Méthode Ibong Fadi qui a assisté à une audition du détenu par le doyen des juges.
 
« Monsieur Zibi a dit qu’après une fouille dans sa cellule, des téléphones ont été retrouvés, et le directeur de la prison a jugé nécessaire en présence de son adjoint que des matons puissent lui administré des coups et des sévices corporels. Voilà », a déclaré l’avocat après l’audition de son client.
 
« Il a confirmé que cela s’est passé devenant le directeur adjoint, selon ses propres termes et qu’il fallait terminer le travail », a poursuit Me Ibong Fadi.
 
L’avocat a affirmé que Bertrand Zibi Abeghe se porte physiquement bien mais qu’il est nécessaire de procéder à des examens de laboratoire pour avoir une idée nette de son état de santé.
Me Ibong Fadi, avocat au barreau de Libreville a aussi indiqué que M. Zibi était assisté de tous ses avocats. Le consul des Etats unis, présent au tribunal n’a pas été autorisé à participer à cette rencontre qui ne fait pas partie de la procédure judiciaire contre l’ex député de Bolossoville.  Bertrand Zibi Abeghe a la double nationalité gabonaise et américaine.
 
Les avocats de Zibi se réservent le droit de porter plainte contre la prison centrale de Libreville pour les violences exercées contre leur client en violation de tous les droits des détenus et de l’homme.

Maman Obone, mère de Bertrand Zibi Abeghe @ Gabonactu.com

« Cela dépendra d’abord de M. Zibi lui-même », a-t-il prévenu.
 
L’ex député a tout de suite été reconduit en prison après cette audition. Il était dans un bus de 32 places, non blindé, où il était entouré de ses gardiens. Au passage du véhicule, il a levé la main pour saluer les femmes qui contemplaient le bus et son décore. Quelques femmes ont versé des larmes en chantant en langue fang (ethnie à laquelle appartient Bertrand Zibi).
 
Bertrand Zibi avait démissionné du parti au pouvoir de manière très spectaculaire. C’était durant la campagne électorale en prélude à l’élection présidentielle du 27 août 2016. Député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Bertrand Zibi était invité à prendre la parole devant le président sortant Ali Bongo Ondimba en campagne électorale dans sa circonscription. Après avoir lu un discours anticonformiste listant les manquements constatés dans sa circonscription, il avait conclu en annonçant sa démission en qualité de député du PDG. Il avait ôté son écharpe pour aller le remettre au président Ali Bongo Ondimba mais avait été empêché de le faire.
 
Zibi avait rejoint le camp de l’opposant Jean Ping dont il était devenu l’une des plus belles conquêtes. Le soir de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, le 31 août 2016, une intervention militaire au QG de Jean Ping avait permis d’interpeller près d’un millier de militants dont Bertrand Zibi Abeghe. Les autres militants ont été relaxés mais pas Zibi.
 
« Il fait l’objet d’une procédure criminelle », a affirmé son avocat qui a aussi indiqué que sa procédure se poursuit normalement. Une audience est d’ailleurs prévue chez son juge d’instruction la semaine prochaine.

Carl Nsitou

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