Réunis en assemblée générale, sous la houlette du Syndicat national des magistrats du Gabon, lundi au Palais de Justice de Libreville, les femmes et hommes en toge ont décidé de maintenir leur mouvement de grève, crispant davantage les positions avec le ministère de la Justice. Les magistrats fustigent l’immobilisme dans la prise en compte de leurs préoccupations portant notamment sur la mise en application du statut particulier des magistrats.
Face à cette impasse, les magistrats ont réaffirmé au cours de cette assemblée générale, leur détermination à poursuivre la grève, présentant leurs excuses aux citoyens gabonais pour les désagréments causés.

« Notre grève n’est pas un caprice, mais un moyen de lutte pour une justice digne et indépendante », ont-ils précisé. Ils interpellent également le Président du Conseil supérieur de la magistrature, soulignant que, dix-sept mois après une audience accordée au bureau du Synamag, la situation s’est encore dégradée.
Depuis la suspension de la grève en décembre 2022, aucune avancée significative n’a été constatée, soulignent les grévistes qui renseignent que les textes d’application de la loi portant statut particulier des magistrats, bien qu’adoptés, demeurent toujours en attente de signature par l’exécutif.
Ce texte est censé garantir des avantages financiers et matériels essentiels et fixé le cadre idéal d’exercice de la profession de magistrat, a-t-on appris.

Les magistrats dénoncent l’absence de négociations formelles et l’inefficacité des initiatives prises par le Président de la Cour constitutionnelle de la transition et le ministère de la Justice. « À ce jour, nous n’avons rien obtenu », a fulminé Landry Abaga Essono, président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag).

La grève des magistrats a été relancée en janvier 2025 après une première suspension en décembre 2022. À l’origine du mouvement, l’application de la loi portant statut particulier des magistrats, adoptée mais dont les textes d’application tardent à être pris.
Tryphene Lembah et Christina Thélin Ondo
