Le code électoral adopté en des termes identiques par les deux chambres du parlement gabonais (Assemblée nationale et Sénat) ouvre certains droits dont la possibilité des militaires et magistrats d’être enfin candidats aux élections et aux gabonais de la diaspora d’élire deux députés.
Le texte n’a pas été mis à la disposition de la presse mais selon Paul Biyoghe Mba, président par Intérim du Parti démocratique gabonais (PDG), les militaires et magistrats peuvent briguer les suffrages des gabonais à condition de se mettre en indisponibilité.
Cette autorisation a suscité beaucoup de débats car certains députés ont se sont interrogés si un militaire battu dans les urnes ne peut pas se servir de son arme pour neutraliser son challenger ? Ils ont aussi craint qu’un magistrat battu lors d’une élection ne se mettent pas à délivrer des mandats fallacieux contre ses adversaires en guise de vengeance ?
Finalement des députés et les sénateurs ont tranché ont obligeant aux militaires et magistrats de se mettre préalablement en situation d’indisponibilité avant de déposer leur candidature.
Deux députés des gabonais de l’étranger
« Dès lors qu’ils sont candidats, ils ne sont ni militaires, ni magistrats mais des citoyens gabonais », a expliqué Paul Biyoghe Mba.
Le texte a par ailleurs porté à 70 le nombre de sénateurs. En 2020, le régime d’Ali Bongo avait réduit le nombre de sénateurs passant de 102 à 502.
Femmes et jeunes à l’honneur
Le nombre de député reste à 143. Le nouveau code électoral a créé deux circonscriptions des députés de l’étranger ce qui porte à 145 le nombre de député.
D’après le député de la transition, Pepecy Ogouliguendé, le nouveau code électoral formalise l’obligation de promouvoir les candidatures des femmes et des jeunes lors des élections législatives et locales.
Les partis politiques et les listes des indépendants doivent compter 30% de femmes et 20% de jeunes.
L’administration électorale a désormais le pouvoir de convoquer les partis politiques ou les têtes de liste des indépendants qui ne respecteront pas ces dispositions.
Le cas des binationaux
« C’est une avancée majeure pour rajeunir la classe politique et permettre aux femmes d’intégrer le parlement pas forcément en qualité de suppléantes », s’est réjoui Mme Ogouliguendé.
Les critères d’éligibilité des binationaux ont été allégés. Ils ne peuvent pas briguer le fauteuil présidentiel. Cependant, ils peuvent être candidats à la députation, aux élections locales et sénatoriales. Ils ne sont plus tenus de renoncer à la seconde nationalité avant de déposer la candidature.
« Cela permet de ne pas avoir plusieurs catégories de gabonais », a justifié Biyoghe Mba qui admet tout de même que l’élection présidentielle est un cas à part.
Satisfécit
« Ce Code marque indubitablement une avancée significative dans notre processus de Transition. Fruit d’un travail rigoureux, ce texte, s’il est besoin de le souligner, vise à renforcer durablement la transparence, l’équité et la crédibilité des processus électoraux et référendaires en République Gabonaise« , s’est félicité dans son discours de clôture le président de l’Assemblée.
» Son intérêt réside dans sa capacité à restaurer la confiance des citoyens et des acteurs politiques dans l’impartialité sinon la neutralité des institutions chargées de l’administration des élections, tout en garantissant un cadre normatif clair et inclusif. L’objectif ultime est de parvenir à organiser des élections parfaites, incontestables, libres, transparentes et démocratiques, in fine, des élections acceptées par tous « , a-t-il conclu.
Carl Nsitou