Pêche au thon : le Gabon met la pression sur l’Union européenne

Le Gabon met la pression sur l’Union européenne (UE) durant les négociations en cours à Libreville d’un nouvel accord de pêche au thon au large des côtes gabonaises où ce délicieux poisson abonde.

Libreville fait pression pour obtenir plus d’avantages sur le nouvel accord qui sera conclu. Selon une source proche du dossier, le Gabon ne veut plus que tout le thon pêché au large de sa zone économique exclusive ne soit plus débarqué hors de son territoire. Habituellement, les thoniers européens qui pêchent dans les eaux gabonaises vont débarquer leurs produits de pêche en Côte d’Ivoire sinon dans les ports européens.

Les pêcheurs européens ont toujours soutenu que le Gabon n’a pas d’infrastructures pour accueillir les thoniers, les ravitailler et sécuriser leurs produits de pêche.

Sous la houlette des ONG internationales, le Gabon exige que le futur accord avec l’UE l’aide à industrialiser la filière thon : développer les infrastructures portuaires, créer des industries de transformation locale et par ricochet créer plus d’emplois et une grande plu value.

Autre moyen de pression du Gabon, l’augmentation du prix des licences pour les armateurs qui ne veulent pas débarquer le fruit de leur pêche au Gabon. Libreville affirme vouloir abaisser les prix pour ceux qui acceptent de le faire et d’investir dans le pays.

Les négociations ont démarré par visioconférence. L’UE ayant constaté que le Gabon n’était pas prêt à baisser la tête devant ses partenaires européens, a dépêché à Libreville une équipe de négociateurs chevronnés.

Les ONG guettent l’accord qui sortira de ces pourparlers. L’ONG américaine Sea Shepherd est leader au Gabon dans la lutte contre la fraude en haute mer. Elle déploie régulièrement son patrouilleur le « Bob Barker », navire construit dans les années 50.

Un leader gabonais d’une ONG qui a préféré l’anonymat suggère que le futur accord soit transmis au parlement pour « validation et publication » avant son entrée en vigueur. « L’UE a toujours plaidé pour la transparence et c’est le cas de le prouver », a commenté ce leader.

Le dernier accord conclu entre le Gabon et l’Union européenne a expiré en 2016.

Une campagne conduite grâce à un partenariat entre le gouvernement et l’ONG américaine Sea Shepherd révèle que 20 % des prises mondiales de thon sont effectuées dans la zone économique exclusive du Gabon.

Camille Boussougou

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