Nominations à SOGARA : comme un air de l’autochtonie  

La nomination intervenue au conseil des ministres du 28 décembre dernier, notamment de Christian Avaro Yeno et de Jean Richard Sylong, aux fonctions respectivement de Directeur général et Président du Conseil d’administration (PCA) de la Société gabonaise de raffinage (SOGARA), sont vivement critiquées sur les réseaux par certains internautes qui pensent que la nomination de ces deux fils de Port-Gentil, serait une promotion de l’autochtonie.

Une approche qualifiée « d’imposture pour une république une et indivisible ». Cette imposture fait suite aux critiques dans les forums d’un article pour le moins indigeste qui écrit en substance : « la direction générale de la SOGARA qui avait été reprise des mains des fils de la province au détriment des sudistes et Altogovéens a aujourd’hui à sa tête un digne fils de cette province, ce qui n’est pas du gout de cette main noire qui est prêt à tout pour déstabiliser la vision des plus hautes autorités qui n’ont fait que rendre justice à cette province car ayant mis à sa tête un autochtone».

Pour d’autres, cette « posture nauséabonde et indigeste de vanter l’autochtonie est dangereuse » pour le pays comme le Gabon en construction qui reste un et indivisible.  Pour un autre intervenant, « ce vacarme est aux antipodes de la vision des nouvelles autorités qui ont inscrits dans la charte de transition l’unité nationale parmi les postulats à adopter dans le nouveau Gabon, contrairement aux allégations éhontées de prétendue justice rendue aux autochtones comme si la présence des autres Gabonais compétents et occupant des postes au sein des sociétés publiques constituait un crime ».

Dans ces tirs croisés, certains ont indiqué que ces « mêmes personnes oublient que l’Ogooué Maritime ne produit qu’à peine 20% du pétrole Gabonais qu’aujourd’hui 80% du pétrole provient des champs situés dans les provinces du sud que sont la Nyanga et la Ngounié.  Qu’adviendrait-il si les fils de la Nyanga et de la Ngounié dont les compétences ne manquent pas revendiquaient urbi et orbi un fils à la tête de chaque société pétrolière opérant dans leur province ? A COMILOG le PCA est non autochtone le DG est du Haut Ogooué et pourtant on n’a jamais vu un seul post des fils du Haut Ogooué s’insurgeant contre cette situation, mais pourquoi c’est à Port-Gentil qu’on voit ce type de comportement ? Port-Gentil est-elle une république à part ? où on doit faire la chasse aux personnes non autochtones occupant des postes de responsabilité dans les entreprises publiques ? Guy Christian Mavioga alors DG de PIZOLUB en avait fait les frais, aujourd’hui toutes les entreprises publiques ont comme PCA et DG des fils de la province, cela ne suffit pas, la chasse aux peu de Directeurs non autochtones restant est ouverte. Quid de la République ? L’unité nationale serait-elle un slogan creux ? »

Camille Boussoughou

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