Eviction du Mairie de Libreville : les conseillers municipaux de l’opposition saisissent le tribunal administratif de Libreville

Le conseiller municipal de l’UN, Jeanine Taty Koumba, porte-parole des élus locaux  de l’opposition au sein du conseil municipaux de  Libreville durant le point de presse le 1er juillet © AM

Les conseillers municipaux du Rassemblement pour la modernité et la patrie (RPM) et ceux de l’Union nationale (UN), tous opposants radicaux, ont fait un recours en annulation  auprès du Tribunal administratif de Libreville pour violation flagrante de la loi par madame le Gouverneur de la province de l’Estuaire qui a, disent-ils, violé délibérément la loi en convoquant une session du conseil municipal extraordinaire qui a matérialisé « l’éviction » le 17 juin 2021 du Maire de la capitale gabonaise, Eugène Mba.

« Nous avons effectivement déposé le mardi 29 juin 2021 un recours auprès du tribunal administratif de Libreville, en vue de l’annulation pour inexistence juridique  de l’arrêté 000025/MI/PES/MI/CAB.G. de Madame le Gouverneur de la province de l’Estuaire convoquant ladite session, ainsi que de tous les actes y relatifs ou subséquents », a affirmé dans un point de presse, Jeanine Taty Koumba, conseiller municipal de l’UN.

Pour les élus locaux de l’opposition, le gouverneur de l’Estuaire, Marie Françoise Dikoumba n’a ni qualité de convoquer une session extraordinaire du conseil municipal, ni celle de la présider.

Les contestataires brandissent l’article 63, alinéa 2 de la N°1/2014 du 14 juin 2015 relative à la décentralisation qui dispose que : « les sessions extraordinaires des conseils sont convoquées par les présidents des conseils, soit de leur propre initiative, soit à la demande motivée de la moitié des membres des conseils« .

Ces opposants disent ne pas défendre le maire Eugène Mba ni de dénier à l’autorité de tutelle c’est à dire le gouverneur sa légitimité d’effectuer des contrôles. Ils soutiennent qu’ils défendent les principes et les textes qui fondent le fonctionnement des collectivités locales au Gabon.

« Nous nous opposants aux violations récurrentes de la constitution et des lois et règlements de notre pays », justifient les signataires de la déclaration.

Les conseillers municipaux de la commune de Libreville ont également dénoncé la posture du gouverneur qui a présidé cette session extraordinaire du conseil municipal de Libreville contrairement à l’article 44 de la même loi.  Fondant leur espoir sur le droit, les élus locaux ne doutent pas de l’issue favorable de leur requête.

Élu le 29 décembre 2020, le Maire de Libreville Eugène Mba  a été accusé par voie de presse et sur les réseaux sociaux d’avoir détourné les deniers publics en ordonnant,  dit-on, le décaissement d’une enveloppe de 338 millions de FCFA à Jeta Groupe, entreprise retenue dans le cadre du programme d’assainissement des bassins-versants de Libreville. D’après ces informations, le décaissement se serait effectué sans la constatation du service fait et l’attribution dudit marché se serait fait de gré à gré.

Des accusations jusqu’ici rejetées en bloc par Eugène Mba. « Les factures avaient certes été émises mais pas un seul sous n’avait jamais été décaissé« , jure un doigt fixé vers le ciel un proche d’Eugene Mba.

Un autre proche d’Eugene Mba dénonce une cabale ourdie contre le maire pour ternir l’image de ce banquier à la réputation d’un homme très rigoureux.  L’opinion soupçonne même que la démission d’Eugene Mba aurait été suscitée dans la perspective de faire main basse sur cette administration.

Camille Boussoughou

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