Les résultats du baccalauréat ont été publiés, suscitant une attente considérable parmi l’ensemble des élèves de terminale, notamment au sein de la maison d’arrêt de la capitale économique où deux jeunes détenus attendaient avec impatience leurs résultats. La joie exprimée fut intense et unanime : les deux candidats à l’examen du baccalauréat général ont tous deux été déclarés admis, enregistrant ainsi un taux de réussite parfait de 100 %.
Ces détenus, profondément émus, n’ont pu retenir quelques larmes. Le corps enseignant ainsi que le personnel pénitentiaire ont exprimé une grande fierté à l’égard du parcours accompli par ces deux codétenus. Quelques semaines auparavant, l’atmosphère dans cet établissement, initialement non destiné aux activités éducatives, était marquée par une ambiance studieuse mais également empreinte d’anxiété.
Pour André, s’engager dans la préparation du baccalauréat avait d’abord constitué un simple passe-temps ; il est devenu par la suite un objectif à atteindre et un moyen concret de préparer sa réinsertion sociale, bien que la date précise de sa libération demeure inconnue. Lorsqu’on lui demande si son épreuve s’est déroulée favorablement, il répond avec fierté : « Très bien ».
À la maison d’arrêt de Port-Gentil, la préparation au baccalauréat ou à tout autre examen constitue une initiative activement encouragée. Certains détenus se voient offrir la possibilité d’intégrer ce programme éducatif. L’accès à l’enseignement requiert une forte détermination. La sélection repose non seulement sur la motivation du détenu, mais également sur un entretien et une évaluation réalisée par les enseignants.
Seuls les candidats sérieux et motivés sont retenus. Cette démarche initiée par l’administration pénitentiaire a pour objectif d’assurer aux détenus des chances équivalentes de réussite comparativement aux autres candidats. Au cours de cette année, deux détenus ont présenté le baccalauréat. À l’instar des élèves ordinaires, ces étudiants incarcérés respectaient un emploi du temps strict ainsi que des horaires de cours définis. C’est d’ailleurs en observant l’engagement de son camarade que Frédérick a décidé de s’investir pleinement dans cette entreprise éducative.
Au-delà de la simple obtention du diplôme, le baccalauréat revêt une signification profonde pour les détenus : il représente un moyen de restaurer leur image auprès de leur famille, de la société et surtout envers eux-mêmes. Comme le souligne Frédérick, « on prouve qu’on n’est pas que des délinquants et que nous aussi on peut y arriver ». Par ailleurs, cette expérience constitue un vecteur essentiel permettant aux détenus de demeurer ancrés dans la réalité sociale et de se percevoir comme des individus « normaux ».
En 2024, cette maison d’arrêt, reconnue pour ses performances scolaires annuelles remarquables, a maintenu un taux de réussite de 100 % au baccalauréat, comme lors de l’année précédente. Cette réussite résulte d’une collaboration étroite entre le corps enseignant, les détenus eux-mêmes et les autorités pénitentiaires. A l’examen du BEPC de cette année, cette prison a realisé également un taux de réussite de 100%.
Jean Jacques Rovaria Djodji
