Lors d’une conférence de presse vendredi, Michel Ongoundou Loundah, président du parti Réagir, a exprimé sa vive désapprobation suite au rejet de sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025 par la Cour constitutionnelle. Une semaine après cette décision, il a dénoncé une « justice instrumentalisée » et un système électoral qu’il juge biaisé, comparable aux pratiques des régimes Bongo.
Le 21 mars dernier , la Cour constitutionnelle avait confirmé l’invalidation de la candidature de Loundah, rejetant son recours. Selon lui, cette décision repose sur une « opposition abusive » émise non pas par un électeur, comme le stipule l’article 87 du Code électoral, mais par une « structure illégitime », une branche dissidente de son propre parti, Réagir.

« Ce n’est pas un individu, mais une personne morale, agissant sans base légale, qui a été entendue », a-t-il déclaré, accusant la Commission nationale d’organisation et de contrôle des élections (CNOCER) et la Cour constitutionnelle de servir les intérêts du pouvoir en place.
Aussi, le président a-t-il affirmé que cette exclusion dépasse le cadre juridique, révélant un système verrouillé. « Le rejet de ma candidature n’a pas seulement écarté un homme. Il a révélé un système », a-t-il déploré, comparant les méthodes actuelles à celles des régimes d’Omar et Ali Bongo Ondimba.
Il a également soulevé des questions sur les conditions du scrutin à venir « Comment peut-on parler d’élection libre quand certains candidats bénéficient des moyens de l’État depuis plus d’un an, tandis que d’autres sont éliminés par des procédures biaisées ? »s’est-il indigné.

Sans incitation au chaos, le président de Réagir a exhorté ses compatriotes, la jeunesse en particulier, à ne pas se résigner. « Engagez-vous ! Résistez à l’injustice ! Refusez la peur et la résignation ! », a-t-il lancé, assurant que « le combat pour la justice continue ».
Bien que son exclusion soit officielle, il a promis de demeurer en lice pour l’Histoire. « Ils peuvent écarter un dossier, mais ils ne peuvent pas effacer une vision », a-t-il conclu, sous les applaudissements de ses partisans.
À la veille du lancement officiel de la campagne électorale ses propos apparaissent comme le leitmotiv de la bataille pour la transparence démocratique au Gabon. Michel Ongoundou Loundah a réaffirmé son engagement pour un Gabon digne et plus juste; tout en questionnant la crédibilité du système électoral actuel et les raisons de la pérennisation du régime Bongo.
Betiness Makosso
