Les 900 enseignants des matières scientifiques recrutés et formés d’urgence en octobre et novembre dernier pour combler le déficit criard dans les collègues et lycées du Gabon, dans un message de détresse adressé à la rédaction de Gabonactu.com, dénoncent leur « abandon » par l’Etat qui les a oubliés après leur avoir donné beaucoup d’espoir.
Alors qu’ils devaient être intégrés et rémunérés conformément aux engagements pris, seuls 762 ont été affectés, et à peine 217 ont reçu un bon de caisse officiel, soit moins de 30 % des dossiers traités. Un retard qui suscite colère et frustration.

Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux regrettent d’avoir quitté leur bricole pour répondre à l’appel du gouvernement. Ils se sentent trahis et abandonnés, soumis à la précarité.
« Nous, les ‘900’, sommes des intellectuels traités comme des vagabonds et des clochards, alors que notre pays a besoin de nous », dénoncent-ils. Le silence des autorités, notamment du ministère de l’Éducation nationale, alimente encore davantage leur désarroi.
Le processus de paiement avait pourtant commencé en janvier avec 113 enseignants rémunérés, puis 104 en février, avant de s’interrompre brusquement en mars, sans explication officielle. « Pourquoi nous avoir recrutés et formés si c’est pour nous laisser dans cette situation ? », s’interrogent-ils, dénonçant une gestion opaque du dossier.
Officiellement lancé le 25 octobre 2024, le programme de recrutement des enseignants scientifiques avait suscité un vif engouement. Il représentait une double opportunité : réduire le chômage des jeunes diplômés gabonais et renforcer le système éducatif national.
Près de 900 enseignants avaient été sélectionnés après un processus de recrutement rigoureux, puis immédiatement convoqués pour une formation intensive de deux mois. L’objectif était de leur fournir les compétences pédagogiques et méthodologiques nécessaires avant leur déploiement dans les écoles.
En retour, le gouvernement souhaitait combler le déficit en enseignants des matières scientifiques dans tous les établissements du secondaire dans le pays.
Alors que le Gabon s’apprête à entrer dans une période électorale cruciale, ces enseignants posent une question lourde de sens : « Doit-on aller voter avec un cœur meurtri ? ». Pour eux, cette affaire dépasse le cadre administratif et remet en cause la gouvernance et la place du mérite dans la gestion publique. Ils espèrent désormais que leur appel sera entendu.
Marie Dorothée

Incroyable
Bonjour la famille communautaire des 900