Le Secrétaire général de la présidence de la république, Pr Guy Rossatanga Rignault, a rendu publique la nouvelle équipe gouvernementale remanié par le président de la transition, ce jeudi, sur proposition du premier ministre reconduit, Raymond Ndong Sima. Ce Cabinet Ndong Sima 3 (35 membres contre 31 dans la précédente équipe), se caractérise par le maintien à leurs postes des tenants des ministères de souveraineté dans l’ancienne équipe, notamment à la Défense nationale (Brigitte Onkanonwa), à l’Intérieur (Hermann Immongault), aux Affaires étrangères (Régis Onanga Ndiaye) et Justice (Paul-Marie Gondjout). Autre fait caractéristique, le retour d’un département ministériel à part entière, en charge des questions de la femme et de l’enfance, confié à une novice Elodie Diane Fouéfoué Sandjo. Le nouveau gouvernement compte 11 femmes contre 8 avant le remaniement.
Le numéro 2 du nouveau gouvernement de la transition, Alexandre Barro Chambrier, demeure aussi à son poste, toujours en qualité de Vice-premier ministre en charge de la planification et de la prospective. Conservent également leurs postes, les détenteurs des portefeuilles des Travaux publics (Flavien Nzengui Nzoundou) et de l’Education nationale (Camélia Ntoutoume Leclercq) qui montent dans l’ordre de protocole et de préséance, devenant respectivement 2ème et 3ème personnalités du gouvernement en qualité de ministres d’Etat.
Monte également relativement en gamme, le ministre des Comptes publics, Charles M’ba, qui récupère la particule ‘’Dette’’, naguère accolée au département de l’Economie.
Demeurent également en poste, des figures majeures de l’ancienne équipe comme Murielle Minkoué Mintsa (Réforme et relations avec des institutions); Maurice Ntossui Allogho (Forêts); Marcel Abéké (Pétrole); Pr Adrien Mougougou (Santé); Pascal Ogowè Siffon (Tourisme); Ulrich Manfoumbi Manfoumbi (Porte-parole du CTRI) ; Laurence Ndong (Communication et médias, quoiqu’ayant perdu aux changes); Gilles Nembé (Mines) ; Adrien Nguéma Mba (Travail) ; ou encore Jeannot Kalima qui lui, passe de l’Energie à la Fonction publique, sans doute en raison des dysfonctionnements insolubles de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).
Enseignements et regards croisés
Mays Mouissi est lui, muté de l’Economie à l’Environnement et climat, vraisemblablement à cause des rapports pour le moins difficiles avec les institutions de Breton Woods, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). A l’Enseignement supérieur, Pr Hervé Ndoume Essingone (remplacé par Marcelle Ibinga Itsitsa), paye à ce qui semble les frais de nombreux conflits de compétences avec son ancienne Collègue de l’Education nationale. Quant à Loïc Ndinga Moudouma (Transports) difficile de supputer à ce stade, sur les raisons ayant conduit à son éviction du gouvernement, tant ce Capitaine de vaisseaux, l’un des plus brillants de sa génération dans son domaine, a paru faire preuve de pragmatisme dans son ministère.
Gros bénéficiaire de ce remaniement ministériel, Dr Séraphin Akure Davin, qui hérite du portefeuille de l’Energie. Ce tribun hors pair, à qui échoit désormais le Porte-parolat du gouvernement, a sans doute été choisi à cette fonction précise par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, pour donner avec l’esprit incisif et didactique qu’on lui connait, la réplique ‘’chirurgicale’’ aux nombreux contradicteurs et critiques de plus en plus acerbes, portées ces dernières semaines sur la gouvernance de la transition.
Un autre ancien opposant, proche de feu président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou Mamboundou, Phillipe Tonangoye en l’occurrence (nouveau ministre de la Formation professionnelle) ; l’ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats gabonais, Lubin Ntoutoume (Industrie) et Mark Doumba (Economie et participations), signent aussi des entrées marquantes dans le nouvel exécutif gabonais.
Le Gouvernement Ndong Sima 3, est désormais attendu au pied du mur, face aux défis liés notamment aux difficultés financières et budgétaires qui freinent la mise en œuvre de nombreux projets de développement, initiés dans le cadre du Plan national de développement de la transition (PNDT).
Au-delà, il s’agit pour le Gouvernement et le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) de faire la preuve de leur capacité à mener le pays vers une sortie de la transition en douceur et sans heurts, à travers l’organisation dans quelques mois, des élections libres, justes, équitables et transparentes, acceptées par tous.
M.- O. Mignonne
