Couvre-feu : Actes de torture, bavures policières et des interrogations

Une vidéo abondamment partagée sur les réseaux sociaux, montrent des jeunes retenus au Camp de la gendarmerie, sis au quartier dit ‘’Gros Bouquet’’, dans le 1er arrondissement de Libreville, brutalisés et ‘’sauvagement rasés’’, au motif d’avoir violé le couvre-feu en vigueur, entre minuit et 5 heures du matin, faute de disposer d’une attestation dérogatoire.

La vidéo met en lumière des traitements dégradants infligés à ces jeunes, notamment le rasage forcé des têtes avec des mêmes ciseaux et rasoirs, causant des blessures à l’un d’eux. Ces actes de violence témoignent du non-respect flagrant des droits humains orchestré par les éléments des forces de défense et de sécurité, mobilisés à l’effet de faire respecter les mesures de restrictions de circulation imposées au lendemain du ‘’coup d’état’’ du 30 août 2023., encore d’actualité de nos jours.

La gravité de ces incidents, caractéristiques des bavures policières observées ici et là dans l’application des ordres et consignes édictés, prennent dangereusement le pas sur le volet pédagogique et respect des droits humains doit primer, même en situation d’exception.

Une des images qui circulent sur la toile © DR

L’irréparable est très vite commis, si l’on y prendre, et il y a fort craindre dans le cas d’espèce que les traitements infligés à ces jeunes gens, notamment ces rasages à grande échelle à l’aide de lames et objets coupants, sans s’assurer qu’ils soient préalablement désinfectés, conduisent à des infections préjudiciables à l’intégrité physique des victimes et la contamination du plus grand nombre.

Instauré par les autorités de transition après le renversement du régime d’Ali Bongo le 30 août 2023, avec effet dès 18 heures, le régime du couvre-feu avait été assoupli entre 2 h et 5 heures du matin, avant d’être à nouveau resserré, entre minuit et 5 heures du matin, essentiellement pour la période du référendum constitutionnel du 16 novembre, officiellement close le 29 novembre 2024, par la publication des résultats officiels et définitifs dudit scrutin par la Cour constitutionnelle de la transition.

Depuis lors, c’est silence radio du côté du CTRI et du gouvernement de la transition, au grand damne des populations qui se demandent finalement « où est ce que ça coince et que cache t-on derrière une mesure d’exception à rallonge, derrière ce couvre-feu à rallonge, alors que les gens n’ont que trop souffert avec ce régime de volaille qui nous est imposé depuis le corona », a fulminé Nicolas Obiang, un tenancier de bistrot dans les PK, sur la route nationale.  

Féeodora Madiba et Tryphène Lembah

One thought on “Couvre-feu : Actes de torture, bavures policières et des interrogations

  1. À quoi rime le maintien du couvre-feu ? Sommes-nous en temps de guerre et contre qui ? Bien malin celui qui répondra à ces questions.
    Sauf que cette situation n’a que trop duré. Les usagers comme les forces de sécurité sont excédés. Ce qui entraîne ce à quoi nous assistons à savoir les violations des droits humains et les pertes en vie humaine.
    Jusqu’à présent, le CTRI demeure atone depuis la fin de la période du vote référendaire. Le parallélisme de forme aurait voulu qu’un communiqué radio télévisé vienne éclairer nos chandelles quant au rétablissement des heures habituelles de couvre-feu auxquelles les populations se sont habituées bon an mal an depuis l’arrivée impromptue des militaires au sommet de l’état.
    Le plus ahurissant, c’est de constater le mutisme assourdissant du ministère de la communication via ses chaînes propagandistes; celles qui scrutent les moindres faits et gestes du CTRI jusqu’aux confins de l’univers mais qui curieusement ne voient ni entend la souffrance des populations. Elles préfèrent nous distraire avec les articles concernant les activistes sur leur prétendue impolitesse ou encore l’affaire HPO qui défraie la chronique actuellement alors que des injustices flagrantes se déroulent à la portée de leurs caméras et micros. Ou encore faire les louanges à la gloire du CTRI quand bien même, nous savons tous que le CTRI n’a jamais fait quoi que ce soit sur fond propre si ce n’est avec l’argent du contribuable, notre argent. Mme la ministre de la communication et accessoirement le perroquet du CTRI, avez-vous quelques choses à nous dire ?

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