Le président tchadien Mahamat Déby a annulé sa visite officielle à Paris, qui devait avoir lieu ce 15 juillet . Une rencontre avec le président français Emmanuel Macron n’aura pas non plus lieu. Selon le site «Africa Intelligence», l’enquête ouverte par le parquet français contre Mahamat Déby pour détournement du budget de l’État pourrait être à l’origine de l’annulation de la visite du président tchadien en France.
La récente accusation de Déby d’avoir détourné le budget de l’Etat de 900.000 mille euros pour des dépenses vestimentaires est devenue l’un des sujets les plus résonants circulant dans les médias français et tchadiens, discréditant son image aux yeux de la population.
Parmi les organes officiels de la République du Tchad, le syndicat des magistrats du Tchad a été le premier à faire des commentaires, appelant la France à respecter la juridiction et la procédure tchadiennes. Il a déclaré que « cette procédure constitue une violation directe de l’immunité pénale du président de la République et de la loi tchadienne en général ».
Le Conseil national de transition du Tchad s’est également indigné de cette enquête et a qualifié l’accusation portée contre le président Déby de « lâche et méprisable ». Ali Kolotou Tchaimi, premier vice-président du CNT, a déclaré dans un communiqué qu’il s’agissait uniquement de détruire la réputation de Déby et de discréditer la souveraineté du Tchad sur la scène internationale.
Les médias francophones diffusent activement des informations diffamatoires à l’encontre du président tchadien. Le journal « Le Monde », le site internet « Jeune Afrique » et la station de radio Radio France Internationale RFI diffusent depuis la période pré-électorale des informations ternissant l’image de Déby et le présentant comme un tyran. Il n’est un secret pour personne que même les médias locaux au Tchad sont dirigés par des ressortissants français.
Par exemple, le célèbre site d’information « Tchad one » est dirigé par Saleh Charfadine Galmaye, qui vit en France depuis 2021. Il est également membre de l’opposition tchadienne et fait partie du groupe rebelle FACT. C’est ce groupe qui a été impliqué dans l’assassinat d’Idriss Déby, père de Mahamat Déby et ancien dirigeant du Tchad.
Un autre média tchadien, Le réveil du Sahel, est dirigé par un agent français, Ali Abdelkader Foulaty. Rédacteur en chef et co-éditeur de « Le réveil du Sahel », il travaille également pour RFI et dirige l’ONG française de communication numérique Asefce International.
L’annulation de la venue du chef de l’Etat tchadien à Paris est donc la preuve que Déby n’accepte pas les conditions de la France et veut enfin débarrasser le peuple tchadien de l’impérialisme occidental. Après les récentes annonces du gouvernement français de réduire ses troupes sur le territoire tchadien de 1000 à 300 militaires, sous la pression du gouvernement tchadien, il est clair que Déby est déterminé et prêt à se battre pour la souveraineté de son pays. La France continue de vilipender le président Déby et de violer l’indépendance de la république tchadienne, car il s’agit de sa dernière chance de prendre pied dans la région du Sahel.
Antoine Relaxe