Assemblées annuelles de la BAD : dans le vif du sujet

Le président du Kenya, William Ruto a officiellement donné le coup d’envoi des 59ème assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) édition 2024 dont les travaux se déroulent à Nairobi la capitale kenyane depuis le 27 mai et prendront fin le 31 mai prochain.

En plus du président Ruto, cinq autres chefs d’Etat africains ont honoré de leur présence cette cérémonie. Il s’agit de Denis Sassou Nguesso (Congo), Paul Kagame (Rwanda), Emmerson Dambudzo Mnangagwan (Zimbabwe), Mohamed Younis al-Menfi (Libye) et Hassan Sheikh Mohamoud (Somalie).

Le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat et le Vice-Premier ministre gabonais, Alexandre Barro Chambrier ainsi que d’anciens chefs d’Etat du continent ont été autres les principaux invités du rendez-vous de Nairobi qui se déroule au Kenyatta international convention center (KICC).

Malgré leurs agendas surchargés, tous les chefs d’Etat présents ont consacré plusieurs pour un débat de haut niveau sur le thème central des assises de Nairobi : « La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ».

Vue partielle des chefs d’Etat et de délégations © Gabonactu.com

De William Ruto à Paul Kagamé en passant par Denis Sassou Nguesso et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), tous les dirigeants du continent ont exprimé leur déception de l’architecture financière mondiale actuelle qui n’est pas favorable à l’Afrique.

Les architectes du système financier actuel « avaient sans doute dans leurs têtes leurs propres intérêts », a estimé Paul Kagamé.

« Il est universellement reconnu qu’il faut procéder rapidement à la refonte de l’architecture financière mondiale » hérité de la fin des deux guerres mondiales, a rappelé le président kenyan. En attendant l’aboutissement de ces reformes, William Ruto a suggéré de renforcer la capacité la Banque africaine de développement pour la rendre plus dynamique dans le financement des économies africaines.

De g à d Akinwumi Adesina (président de la BAD) et Paul Kagamé (Président du Rwanda) © BAD

Le numéro un kenyan a fait sensation en annonçant durant la cérémonie que son pays a décidé d’augmenter sa participation dans la BAD de plus de 200 millions de dollars.

Revenant sur la nécessité de reformer l’architecture financière mondiale, le président de la Commission africaine (UA) a rappelé que l’Afrique a été le cobaye des différentes approches notamment avec les fameux plans d’ajustement structurel (PAS) et autres.

« Nos partenaires doivent changer d’approche.  Nos partenaires doivent comprendre que l’architecture financière mondiale actuelle, 80 ans après sa mise en place ne répond plus aux aspirations du monde », a cogné Moussa Faki Mahamat.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso a pour sa part estimé que la spirale de la dette qui étouffe le développement du continent est l’une des conséquences de l’architecture financière mondiale.

Dans un sursaut d’orgueil, Sassou Nguesso a regretté que l’architecture financière actuelle ne valorise pas le potentiel économique du continent. Les énormes riches du continent ne sont pas pris en compte dans le calcul du PIB des Etats africains, a-t-il déploré.

La veille dans une autre conférence tenue dans le cadre des assemblées annuelles de la BAD, les africains ont exprimé leur espoir de voir le mammouth bougé suite à la montée fulgurance des BRICS, cette organisation qui regroupe les pays émergeants et désormais plusieurs pays du continent.

La révolution de l’architecture financière mondiale proviendra des progrès des BRICS dont les leaders sont la Chine, le Brésil et la Russie, selon eux.

Yves Laurent Goma, envoyé spécial

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