Economie : l’Afrique table sur le potentiel économique des BRICS 

A Nairobi où se déroulent les assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), la section sud-africaine du BRICS Business Council et le Brand South Africa ont réuni des dirigeants et des décideurs politiques clés du continent pour discuter des opportunités commerciales et d’investissement pour l’Afrique, avec un accent particulier sur le rôle des pays membres des BRICS et leur potentiel.

« L’Alliance des BRICS, ainsi que les nouveaux membres, offrent d’immenses opportunités de commerce et d’investissements au continent africain », a déclaré le professeur Vincent O. Nmehielle, Secrétaire général de la BAD lors de cette rencontre organisée en marge des assemblées annuelles de l’institution financière pan africaine.

« Ces pays sont des économies émergentes avec une classe moyenne en croissance et un marché de consommation important ; l’expansion sur ces marchés entraînera des opportunités de croissance pour le continent », a poursuivi M. Nmehielle.

Les BRICS regroupent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Dans le cadre de son élargissement, l’organisation a récemment accueilli de nouveaux membres africains à savoir l’Égypte et l’Éthiopie, ainsi que l’Iran et l’Argentine, entre autres. Cette expansion, connue sous le nom de BRICS Plus, renforce les liens entre les BRICS et l’Afrique.

C’est à juste titre que la rencontre de Nairobi 2024 a pour thème centrale : « La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ». L’institution financière africaine voit d’un bon œil les progrès économiques impulsés par les BRICS qui se positionnent comme une véritable alternative au système économique mondial actuel hérité de la fin des deux guerres mondiales.

« Les pays BRICS Plus font partie, comme vous le savez, des principales économies émergentes, avec une classe moyenne en croissance et un marché de consommation important. Donc pour nous, cette expansion sur ces marchés peut conduire à des opportunités de croissance pour notre continent« , a noté Busi Mabuza, président de la section sud-africaine du Conseil des affaires des BRICS.

La rencontre de Nairobi comprenait des présentations et des tables rondes explorant les modèles commerciaux actuels, les stratégies permettant de tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ainsi que les défis et les opportunités liés à l’attraction de capitaux privés en Afrique.

Financement des infrastructures

Le Secrétaire général de la BAD a rappelé durant la rencontre l’important déficit d’infrastructures et d’investissement sur le continent africain, estimé entre 70 et 100 milliards de dollars par an. A son avis les BRICS Plus ont un rôle stratégique à jouer pour combler ce déficit.

Au sujet de la transition énergétique, Nmehielle a souligné la nécessité pour les pays africains de s’associer aux BRICS Plus pour parvenir à une transition juste et équitable. « La présidence sud-africaine des BRICS en 2023, sous le thème « BRICS en Afrique : des partenariats pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif », a mis en évidence cet aspect crucial », a-t-il ajouté.

A Nairobi, les participants à cette rencontre ont exploré les voies d’une coopération renforcée entre les pays des BRICS et les pays africains. À la fin de cette rencontre d’affaires, les participants ont exprimé leur optimisme quant au potentiel des partenariats des BRICS à générer des investissements transformateurs dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l’énergie et la connectivité pour contribuer à une Afrique plus prospère et plus intégrée.

Débutées le 27 mai, les Assemblées annuelles 2024 de la BAD prennent fin ce 31 mai.

Yves Laurent Goma, envoyé spécial à Nairobi

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