Le maquis intellectuel de Timothée Mémey (Chronique)

Qu’attendent les nouvelles autorités pour nettoyer de fond en comble les écuries d’Augias infestées de la vérole en col blanc ? Tâche périlleuse voire improbable me semble-t-il.

On commence sérieusement à douter de leur capacité à faire bouger les lignes. Métastasé jusqu’à la moelle depuis des décennies, le Gabon apparait désormais tel l’ectoplasme d’une réalité virtuelle dont la ‘’restauration’’ tant récitée telle une ode à la libération, risque de n’être qu’une illusion maladive de jeunes révolutionnaires qui s’efforcent à leurs corps défendant de trouver une thérapie réparatrice tout aussi improbable.

Les forces d’inertie, en bon réfractaires qui entendent maintenir ‘’l’Empire’’ en l’état, seraient-elles à la manivelle pour que rien ne change ?

Il est des signes qui ne trompent pas : l’étoilé en chef est rentré récemment de Brazzaville où il a pris part à un sommet sur les trois bassins.  Les mêmes profito-situationnistes ont rassemblé une meute d’individus pour trémousser au passage du nouvel homme fort.  Exactement ce qui se faisait à une certaine époque de triste mémoire.

Ces gens, à ce qu’il semble, sont en train de fabriquer un nouveau dictateur à son plus grand plaisir me semble-t-il. Les signes en disent long sur les stratégies de confiscation du pouvoir. Les réfractaires à tout changement veillent au grain.

Afin de mieux comprendre la démarche d’espèces d’individus qui peuplent la faune politique gabonaise, il va peut-être falloir que le disciple de Machiavel lise un classique politique : ‘’Qu’est-ce que la politique’’, un essai de Julien Freund qui résume en une seule phrase lumineuse : ‘’c’est la ruse ’’.

Il est vrai que les stratégies de guerre sont enseignées dans les académies militaires mais ici on est sur un terrain politique infesté de requins entrainés à l’art de l’enfumage et de la roublardise.

N’oublions pas que la plupart des révolutions dans le monde n’ont été pour la plupart que l’œuvre des sociétés secrètes qui, après l’euphorie suscitée par le coup, des forces dites vives de la nation, réinstallent un nouvel ordre sous leur joug.

La Révolution française de 1789 est un bel exemple. L’on peut consulter les oracles, la prophétie, j’en suis persuadé, le résultat de toute cette agitation sera sans appel : ‘’la tâche de l’étoilé au pouvoir sera la plus ardue, qu’on ne s’y méprenne pas.

Un changement, voulons-nous vraiment un changement des façons de faire cristallisées depuis plus d’un siècle ?  

Le Général-Président a-t-il la capacité de gommer les stigmates d’une société en décadence généralisée. Combien de temps faudra-t-il pour que la restauration ait tout son sens et atteigne tous les segments de notre société malade de ses dirigeants ?

Ce que le peuple attend c’est un électrochoc, un curage en profondeur au prix du sacrifice. Et ce que l’on voit n’est rien d’autre que du saupoudrage.

Timothée Mémey, journaliste indépendant

One thought on “Le maquis intellectuel de Timothée Mémey (Chronique)

  1. Cher journaliste qui vous comprend les gens qui ont les noirs, des militaires en passant par les coneries de société dite civile,je ne comprends pas un seul pays au monde qui qui a eu développement à cause des militaires, société civile dans la gestion du pays ?

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