Gabon: un gendarme écope de 5 ans de prison pour tentative de meurtre sur sa femme à l’aide d’un Pistolet   

 Le gendarme Sylvère Lekombo à la barre  de la cour criminelle de Port-Gentil le 10 juin ©  Gabonactu.com

5 ans de prison et 1.000.000  de FCFA d’amende, c’est la sentence infligée par la Cour criminelle de Port-Gentil  à Sylvère Lekombo. Cet ancien agent de forces spéciales d’intervention rapide, vient d’être déclaré coupable de tentative de meurtre sur sa femme. Il aurait tiré sur elle avec un pistolet.

Les faits se sont passés dans la journée du 24 décembre 2021. Sylvère Lekombo, gabonais âgé de 54 ans, agent de la gendarmerie nationale en service depuis près de 21 ans a vu sa vie se transformer en cauchemar. En effet, alors qu’il sortait de sa garde, rien ne laissait présager d’un quelconque problème dans sa famille ou dans sa vie ce jour-là. Il termina alors son service,  malheureusement la relève n’arriva pas à temps. Et donc, il rentra chez lui avec son arme de service, qu’il avait probablement chargée à la veille pour ne pas être surpris d’une quelconque embuscade.

Il était ressorti de sa maison pour aller acheter au marché  les jouets afin de  festoyer avec sa famille  ce jour de réveillon de Noël. Par la suite le gendarme avait marqué une pause proche du quartier pour partager un verre avec ses amis quand soudain, il reçut un coup de fil  d’une connaissance lui disant : « je vois ta fille de 16 ans  en train de boire des boissons alcoolisées ».

Une véritable faute morale en ce temps de réveillon, estime-t-il. Ayant une obligation d’autorité en vers  sa famille,  Sieur Lekombo décida de s’en prendre à son épouse Rosalie Nang. Il l’appela «  mais c’est pas tolérable, on vient de me dire que notre fille est en train de consommer de l’alcool et toi t’es où ? ». Sa femme de répondre en disant : « tu ferais mieux de t’occuper de ta fille de 12 ans qui vient de se faire avorter ».

Là, la colère monte de plus belle et il décida alors de rentrer au camp. Sur place, et pour éviter d’avoir une altercation vive avec elles, il mit dehors les bagages de sa fille alcoolique ainsi que ceux de sa femme. Comme dans un dessein de défiance, la femme ne va pas se laisser faire.

« Tu n’as nullement le droit de mettre mes affaires dehors devant mes voisins. Je suis une mère de famille respectable. C’est une injure pour notre mariage », avait-elle fustigé.

En essayant de rentrer dans la maison conjugale  par la porte de la cuisine, elle brava l’interdit. De là, elle écouta la porte qui sépara le salon à la salle à manger s’ouvrir. En reculant de quelques mètres, le dos face à la cuisine sur une pente abrupte, elle écouta une terrible détonation retentir. La balle s’était alors plantée dans l’omoplate droite de Rosalie.

À l’instant, les collègues de la DGR de Sylvère eurent à l’interpeller très rapidement et dame Rosalie Nang fût conduite dans une structure sanitaire aux fins d’extraire la balle. Trente jours d’incapacité temporaire de travail lui avaient été accordés par le médecin. Bien heureusement que la balle n’ai pas touché un organe vital.

À la barre  vendredi 10 juin, il a réitéré ses propos tout en précisant qu’il n’avait nullement l’intention d’ôter la vie à sa femme, mais qu’il avait tiré juste pour l’effrayer. Statuant publiquement en matière criminelle et en vertu des dispositions des articles 6 tiret 5, 6 tiret 6 et 223 du code pénal, mais aussi, des articles 41 du même code sur le sursis, Sylvère Lekombo a été reconnu coupable du crime de « tentative de meurtre » par la cour qui lui reconnaît toutefois des circonstances atténuantes. En revanche, le condamne à « 5 ans de réclusion criminelle dont 4 assortis du sursis » et à 1.000.000.000 de FCFA d’amende.

Il faut surtout préciser à toutes fins utiles, que lors de sa plaidoirie, Me Chancel Guissiga, a souhaité soulever une exception. Celle de l’incompétence du tribunal à juger un militaire en vertu des dispositions de l’article 03 du code de justice militaire. La cour a dit prendre acte tout en prononçant le délibéré comme pour minimiser la pertinence  de cette sollicitation.

Vincent Ranozinault

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