Nouveau gouvernement : Rose Christiane Ossouka Raponda pouvait-elle faire mieux ?

Le premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda © D.R

Quelques semaines après la formation du nouveau gouvernement, le microcosme politique national bruit toujours des sons discordants quelque soit le bord ou le camp politique. Faut-il dire ou croire que si tout le monde s’accorde sur Ossouka Raponda, mais que son gouvernement, malgré le départ de Julien Nkoghhe Bekale, est contesté, surtout au sein de la majorité soutenant Ali Bongo Ondimba et que le feu couve toujours sous la cendre ?

A suivre les cris d’orfraie et réactions négatives des uns et des autres, notamment dans le camp présidentiel, le premier gouvernement Ossouka Raponda est peut-être celle qu’on attendait, mais pas le « groupe de redoublants » mis en place quelques heures après sa nomination.
Certes aucun leader de la majorité ne vient mégaphone au bec sur la place publique le dénoncer et exprimer son désaccord, son mécontentement ou son désarroi, mais dans les Etats- majors, la pression est forte et visible que se soit au sein de Démocratie Nouvelle (DN, opposite modérée) de René Ndemezo’o ou le CLR de Jean Boniface Asséle, voire le Bloc Démocratique Chrétien (BDC, majorité) de Guy Christian M’avigora, l’heure est aux comptes et mécomptes. Et dans cette ambiance déjà polluée par la crise politique ambiante et sanitaire, voire financière ou économique, rares sont ceux de cette galaxie présidentielle de plus en plus aphone, qui en sortent gagnants-gagnants, donc satisfaits de s’y réclamer et y rester, en dehors bien sûr, du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), obligé d’assumer pour exister.
L’opposition comme toujours divisée mais dans l’expectative se contente de quelques piques tout en surfant sur les multiples bourdes d’un régime, comme dépassé malgré les apparences, pour survivre et avancer ses pions avec toujours l’espoir grandissant de porter si possible l’estocade en 2023.
Certains dans le « dernier cercle décisionnel » d’Ali Bongo misent une nouvelle fois et naïvement, selon les mêmes dignitaires, sur un nouveau coup fumant du Haut-Ogooué, pourtant aujourd’hui en ébullition, ajouté aux annulations et casses d’urnes de quelques bureaux de vote ailleurs dans la République, pour se sortir d’affaire. Gravissime erreur. 2023 ne sera pas un remake de 2016 jurent -ils la main sur le cœur. Ce sera Ngwak Ngwak
Et justement la question que tout observateurs sérieux de la vie politique Gabonaise se pose au terme de la nomination de Rose Christiane Ossouka à la Primature, au-delà du cosmétique à faire pâlir, est celle de savoir si cette militante du parti au pouvoir à la tête bien faite et bien pleine, sur la rampe de lancement vers la primature de longue date, œuvre de ses soutiens, pouvait faire mieux avec la lamentable copie rendue publique quelques heures seulement, après son triomphe qui la propulse vers les cimes du pouvoir et de la République Gabonaise ?
Nombreux sont à répondre de manière objective par la négative de voir l’une des patronnes du groupe socioculturelle « Arongo » de la communauté Mpongwè de l’Estuaire, loin de la tourmente avant décembre prochain. Si ce n’est bien avant. Le « gadget » de Guy Nzouba Ndama le patron des Démocrates et vieux routier de la politique du pays, va peut-être changer de tailleurs, de mobiliers et de cortège tous les jours pour rallier la primature, mais ne fera rien de bon avec ce gouvernement qui prendra ses instructions ailleurs qu’au 2 Décembre.

Camille Boussoughou

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