Bush père et fils ont dirigé les USA © AFP
Libreville, 1 décembre (Gabonactu.com) – L’ex-président américain, George H. W. Bush de 1989 à 1993 et vice-président de Ronald Reagan est mort vendredi à l’âge de 94 ans. Son mandat a été marqué par la fin de la guerre froide et la réunification de l’Allemagne.
George H. Bush est mort le vendredi 30 novembre à l’âge de 94 ans, a annoncé son fils George W. Bush dans un communiqué publié sur Twitter par un porte-parole de la famille. « George H.W. Bush était un homme doté d’une noblesse de caractère et le meilleur père qu’un fils ou une fille aurait pu souhaiter », écrit Jim McGrath. Il avait été hospitalisé au printemps dernier pour le traitement d’une infection qui s’était répandue dans son sang.
L’ancien président a marqué l’histoire des Etats-Unis et des relations internationales pour avoir dirigé la coalition internationale lors de l’opération « Tempête du désert » qui a chassé les forces du despote irakien Saddam Hussein hors du Koweït en 1991. Mais avant d’en arriver là, George H. W. Bush a eu une longue carrière.
Il était né le 12 juin 1924, à Milton (Massachusetts), dans la haute société WASP (White Anglo-Saxon Protestant), l’élite du pays. Après une éducation dans les meilleures écoles privées, il se porte volontaire dans l’aéronavale en juin 1942, à tout juste 18 ans. Il combat courageusement les forces nippones et échappe de peu à la mort quand son avion est abattu. Il termine la guerre bardé de décorations.
Après la guerre, il fait des études à l’université de Yale et épouse Barbara Pierce, qui est morte le 17 avril 2018 à l’âge de 92 ans. Ils auront cinq enfants. Puis il quitte la Côte est pour aller s’installer au Texas, à Odessa. Il y fera fortune dans l’industrie pétrolière. Sa vie politique commence en 1964 par une défaite à une élection sénatoriale au Texas ; il est élu à la Chambre des représentants deux ans plus tard, où il effectue deux mandats avant que le président Richard Nixon le nomme ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU (1971-1973), puis président du Parti républicain (1973-1974), en pleine tourmente du Watergate. Le président Gerald Ford l’envoie à Pékin installer ce qui n’est encore que le bureau de liaison américain dans la capitale chinoise (1974-1975), puis il dirigera brièvement la CIA (1976-1977).
Battu par Ronald Reagan lors des primaires présidentielles républicaines de 1980, George Bush figure néanmoins sur son « ticket », histoire de ratisser large dans l’électorat républicain. Et George Bush, qui est un républicain considéré comme modéré et s’est prononcé pour l’avortement, sera pendant huit ans un fidèle vice-président. Il est élu président en 1988.
Le tour de force
Il passe alors pour un homme sans convictions profondes, sans idéologie marquée à la différence d’un Ronald Reagan. Il dit d’ailleurs de lui qu’il est « un homme pratique, qui aime ce qui est réel ». Il n’a pas de programme et il promet donc de faire au cours de son mandat « une Amérique plus aimable, plus douce ». Il fait pourtant intervenir les Etats-Unis au Panama en décembre 1989 pour chasser le dictateur au pouvoir Manuel Noriega. Surtout, le 41e président des Etats-Unis doit gérer un événement de taille : la fin de la guerre froide. Et là, il réussit un véritable tour de force. Il convainc les Soviétiques de laisser l’Allemagne divisée se réunifier et il conclut avec l’URSS des accords de désarmement nucléaire historiques.
Il accompagne le mouvement de l’Histoire et des peuples se libérant du communisme, sans toutefois parvenir à faire face à l’éclatement de la fédération de Yougoslavie qui s’enfonce dans des guerres fratricides. S’il ne parvient pas à promouvoir son idée d’un nouvel ordre international, il réussit à parrainer au Proche-Orient le dialogue israélo-palestinien, qui débouchera en 1993 à Oslo sur les premiers accords de paix entre Israël et les Palestiniens. Sur le plan intérieur, en revanche, son bilan est modeste. Les Etats-Unis sont en pleine récession et il a hérité des déficits abyssaux (budgétaire et commercial) de l’ère Reagan. La crise sociale est vive, culminant avec les émeutes de Los Angeles, en mai 1992, qui font cinquante morts.
En novembre 1992, il est battu de peu par le démocrate Bill Clinton. Il apparaît alors comme l’homme d’une ère révolue et subit une véritable crise de confiance avec les Américains. C’est son fils qui prendra la suite dix ans plus tard. George Walker Bush est élu président en novembre 2000 puis réélu en 2004. C’est lui qui conduira une nouvelle coalition contre Saddam Hussein. Cette fois, l’invasion de l’Irak conduira au départ du dictateur et surtout à un désastre politique et militaire sur lequel Bush père ne se prononcera pas, soutenant très discrètement son fils.
Bush père restera actif jusqu’en 2011 mais, atteint par une forme de la maladie de Parkinson, il ne fera plus que de rares apparitions.
Le Monde.fr