Ali Bongo serait-il devenu l’otage du souverain chérifien ?

Ali Bongo Ondimba©Image d’archive. DR

Libreville, 7 décembre (Gabonactu.com) – Le président Gabonais Ali Bongo Ondimba, victime d’un AVC le 24 octobre dernier à Riyad en Arabie saoudite selon la Lettre du Continent, a été transféré 34 jours plus tard à Rabat au Maroc, à la demande de son « frère et ami », le souverain marocain, Mohamed VI. D’abord interné à l’hôpital militaire, Ali Bongo l’est aujourd’hui dans une résidence privée recommandée par le roi, éloigné de la plupart de ses proches, à l’exception d’Hervé Patrick Opiangah et du « revenant » Maixent Accrombessi. 
Selon la Lettre du Continent, dans sa dernière livraison (LC N° 789), « le roi du Maroc s’est personnellement impliqué dans l’organisation de ce séjour ».

La première image d’Ali Bongo tirée d’un montage vidéo de la presse royale, le 3 décembre dernier©DR

Le Maghreb Continental du 6 décembre, cité par la Lettre du Continent (LC N°789) affirme que « c’est désormais le médecin personnel du souverain chérifien Abdelaziz Malouni qui assure la surveillance médicale d’Ali Bongo et qui planifie sa rééducation. Tous les autres praticiens consultés par la famille depuis l’accident du 24 octobre, qu’ils soient gabonais ou non, ont été écartés ».
Et c’est le cas du porte-parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni Ayila Oyouomi qui est tenu à l’écart dans un hôtel et du patron des jeunes émergents volontaires ; le directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga qui, durant son séjour marocain, a dû renoncer au luxueux hôtel qui lui a été réservé par Mohamed VI pour loger dans la villa de son  »ami » Nourredine Bongo.
La Lettre du Continent précise aussi que sur ordre de Sylvia, le garde du corps sud-coréen d’Ali Bongo, Park Sang Chul a été prié de quitter la chambre présidentielle.
Ali Bongo et Mohamed VI, deux amis d’enfance devenus chefs d’Etat©Archives. DR

Depuis le 27 octobre dernier, le gouvernement, incapable de communiquer sur la question, s’est fait voler la vedette par le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni, sous la pression de l’opinion nationale.
Des bribes tergiversantes du bulletin de santé d’Ali Bongo ont été servies aux Gabonais : « malaise », « fatigue passagère due à une intense activité », « fatigue sévère » puis « vertiges persistants avec saignements ». Mais jamais les Gabonais n’ont eu droit à une quelconque image de leur chef d’Etat.
La pression était devenue tellement pressante et la version de sa disparition a été copieusement distillée dans les réseaux sociaux, alimentant à flots le bouche-à-oreilles dans les rues de Libreville et à l’intérieur du pays.
Le retour en grâce de Maixent Accrombessi N’Kani après son éviction de l’hôpital militaire à Rabat©Archives. DR

Pour couper court à toutes ces spéculations, Mohamed VI a pris la responsabilité de gérer la communication de son « frère ». C’est donc « à sa demande que des techniciens marocains ont tourné puis diffusé, le 3 décembre, quelques tours d’images muettes du président dans sa chambre d’hôpital », indique le N° 789 de la Lettre du Continent ; ces vidéos hyper contestées, critiquées et démontées depuis leur publication. 
Pour une convalescence, les deux hôpitaux militaires d’Akanda (proche des Sablières, quartier résidentiel) et de Libreville pourvus d’un équipement de pointe, selon les officiels, auraient suffi pour aider Ali Bongo à recouvrer sa santé au milieu des siens, mais aussi de sa population qui ne cesse de réclamer de réelles preuves de vie.
Brice Laccruche Alihanga, l’omniprésent DirCab tenu à l’écart©Archives. DR

Coupée de la vraie information sur son président, la population gabonaise aussi se dit prise en otage par le roi du Maroc.
Jeudi dernier, le vice-président et porte-parole de l’Union nationale (UN, opposition), François Ondo Edou a fait une sortie au cours de laquelle il a fustigé et dénoncé l’ingérence du Maroc et du souverain chérifien dans la gestion de la souveraineté gabonaise.
« Face aux risques d’ingérence de puissances étrangères dans les affaires intérieures du Gabon, l’Union Nationale invite l’ensemble de l’opposition et les populations au rassemblement et à la mobilisation. Elle appelle tout un chacun à la vigilance. L’Union Nationale, sans remettre en cause les liens séculaires qui unissent le Gabon au reste du monde, ainsi que les engagements internationaux de notre pays, demande aux pays amis de faire montre  de retenue et de plus d’égards pour le peuple gabonais ».

Précieux Koumba

 
 

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