Libreville, 20 décembre (Gabonactu.com) – Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, quelques jours avant les vacances de noël, un décaissement immédiatement 71,43 millions de DTS (environ 99 millions de dollars soit près de 60 milliards de FCFA) en faveur de l’Etat, selon un communiqué ventilé par les services officiels de la communication gabonaise.
Cette nouvelle enveloppe porte le total des décaissements au titre de l’accord triennal conclu entre le Gabon et le FMI en 2017 à 285,72 millions de DTS soit environ 395,9 millions de dollars sur un total de 642 millions de dollars approuvés au moment où l’accord a été signé entre les deux parties le 19 juin 2017.
Libreville attendait cette cagnotte avec beaucoup d’assurance. Le 19 novembre dernier, le chef de mission du FMI qui a conduit la 2ème revue annuelle du Programme de reliance économique du Gabon (PRE), Boileau Yeyinou Loko avait déclaré dans un entretien à la presse que le Gabon, considéré comme un meilleur élève, au travers de douloureuses réformes engagées pour mettre en œuvre son Plan de relance économique pourrait bénéficier d’une nouvelle tranche de plusieurs dizaines des milliards de FCFA d’ici la fin de l’année.
« Les résultats obtenus par le Gabon dans le cadre de l’accord MEDC (mécanisme élargi de créditndlr) se sont améliorés. Les autorités ont pris des mesures importantes et difficiles pour maintenir le programme en bonne voie en dépit des élections législatives d’octobre 2018. Cependant, la reprise économique demeure fragile et il est nécessaire de poursuivre l’assainissement des finances publiques et d’opérer des réformes cruciales pour réaliser une croissance vigoureuse et durable », a déclaré Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim du FMI à l’issue du conseil d’administration du 19 décembre dernier.
« Les autorités sont déterminées à continuer d’assainir les finances publiques sans nuire à la croissance. Il s’agit de s’employer de manière résolue à accroître les recettes non pétrolières et à maîtriser les dépenses non prioritaires, tout en protégeant les dépenses sociales et l’investissement. Il est prioritaire aussi de renforcer l’exécution du budget et la gestion des recettes pétrolières, ainsi que de continuer d’améliorer la gestion de trésorerie et la gestion de la dette », a poursuivi le haut cadre du FMI.
« Il est essentiel pour la croissance de préserver la stabilité du secteur financier. Les autorités ont l’intention d’accélérer la liquidation des trois banques en difficulté et de s’attaquer promptement au niveau excessif des prêts improductifs afin de contribuer à la stabilité financière, ainsi que de promouvoir le crédit au secteur privé et la croissance », a-t-il conclu.
Malgré ce deuxième décaissement, la pilule est amère pour les fonctionnaires gabonais soumis à des mesures d’austérité par le pouvoir. Ces mesures adoptées en conseil des ministres en juin dernier gèlent les recrutements, les avancements et les reclassements dans la fonction publique durant 3 ans. Les concours d’entrée dans certaines écoles sont aussi suspendus durant 3 ans. L’Etat a décidé de réduire de 10 à 15% les salaires des fonctionnaires situés au dessus de 650 000 FCFA. Ces derniers ont également perdus plusieurs primes d’où leur menace permanente de vouloir paralyser l’administration publique à travers des grèves et des marches.
Carl Nsitou