Dans la perspective du septième cycle d’évaluation (AR7) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), prévu à Kuala Lumpur en Malaisie, les experts africains, réunis trois jours durant à Libreville, se sont accordés sur les priorités clés à présenter lors de ce grand rendez-vous. Ils ont décidé de la nécessité d’adopter une approche globale et intégrée qui considère à la fois les bases physiques du changement climatique, les impacts sociaux et économiques, ainsi que les stratégies d’atténuation et d’adaptation dans le contexte spécifique du continent.
Au titre des conclusions, dans le cadre des discussions sur les bases physiques du changement climatique, l’Afrique mettra en évidence plusieurs questions critiques, telles que les risques associés au dépassement des seuils climatiques, qui menacent particulièrement les nations les moins avancées.
La région est confrontée à une série d’impacts climatiques extrêmes, allant des sécheresses aux cyclones tropicaux, exacerbés par des phénomènes comme l’élévation du niveau des mers. Pour les experts africains, ces éléments nécessitent une meilleure régionalisation des modèles climatiques et l’utilisation accrue de technologies avancées pour analyser et prédire ces impacts, s’agissant précisément des impacts, adaptations et vulnérabilités.
A Kuala Lumpur, les experts africains, entendent aussi souligner l’importance de traiter les pertes et préjudices causés par les impacts climatiques, en insistant sur les inégalités liées à la vulnérabilité des populations. L’accent sera mis sur l’adaptation transformative, qui inclut des stratégies innovantes pour réduire la dépendance à des pratiques qui pourraient aggraver la situation, telles que la mal-adaptation.
L’atténuation des émissions de gaz à effets de serre
Le rôle central des connaissances autochtones et locales sera également discuté, en particulier dans le cadre des systèmes de savoirs culturels, dans le but de renforcer l’efficacité des stratégies d’adaptation. Par ailleurs, l’accès au financement climatique, souvent entravé par des barrières institutionnelles et structurelles, est un enjeu clé pour permettre une adaptation efficace à grande échelle.
En matière d’atténuation, les experts africains préconisent de focaliser les discussions sur les solutions permettant au continent de participer activement aux efforts mondiaux tout en répondant à ses propres besoins de développement. Une attention particulière sera portée à l’équité dans la distribution des ressources liées au budget carbone mondial et à l’importance de promouvoir des solutions énergétiques durables et accessibles.
A cet effet, les énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire, sont identifiées comme des leviers essentiels pour une transition énergétique juste. L’intégration des pratiques et des connaissances autochtones dans les stratégies d’atténuation sera également une priorité, en particulier pour la gestion des écosystèmes naturels, tels que les tourbières et les forêts, qui jouent un rôle clé dans le stockage du carbone, explique le groupe d’experts.
Ces priorités africaines pour le septième cycle d’évaluation du GIEC reflètent l’urgence de mettre en place des politiques climatiques adaptées aux défis uniques du continent, en mettant l’accent sur l’équité, la justice et la résilience face aux impacts du changement climatique.
Bétines Makosso