Triste nouvelle pour les magistrats gabonais

Alors qu’ils commençaient déjà à arrondir les épaules, le ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, Rodrigue Mboumba Bissawou, a livré jeudi des nouvelles peu reluisantes aux magistrats en grève depuis près de 7 mois.

M. Mboumba Bissawou a un point de presse jeudi à Libreville affirmé qu’en l’état actuel des finances publiques, le gouvernement ne peut pas satisfaire toutes les exigences financières contenues dans le projet de statut des magistrats en cours d’examen à l’Assemblée nationale et dont l’adoption est censée mettre fin à la grève générale qui dure depuis 7 mois dans les cours et tribunaux du Gabon.

« Il faut indiquer que les incidences de ce projet de statut sont énormes sur les finances de l’Etat. Aujourd’hui, vu la santé financière de notre pays, ce sont des engagements financiers que nous ne pouvons pas prendre », a notamment déclaré le ministre.

Selon le ministre, la masse salariale actuelle des magistrats est de 14 milliards de FCFA par an. Satisfaire toutes les exigences contenues dans le projet de loi actuel provoquerait une incidence financière de 24 milliards de FCFA supplémentaires soit une masse salariale totale de 38 milliards de FCFA par an.

« Aujourd’hui, vu la santé financière de notre pays, ce sont des engagements que nous ne pouvons pas prendre », a conclu le ministre avant d’inviter le puissant Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) à la poursuite des négociations et à faire des concessions.

Les magistrats gabonais ont déclenché une grève générale à la mi-décembre 2022 pour dénoncer le dénuement dans lequel ils exercent leur travail. Ils soutiennent qui les salaires de misère qu’ils perçoivent favorisent la corruption dans le secteur judiciaire.

« Les avantages prévus dans le projet de statut des magistrats visent à rendre aux magistrats leur dignité et les mettre à l’abris du besoin donc à limiter la corruption », a récemment soutenu le président du SYNAMAG, Germain Nguéma Ella. Le SYNAMAG n’a pas encore réagi aux affirmations du ministre. Malgré de nombreux appels à la reprise du travail, le SYNAMAG persiste qu’il ne lèvera son mot d’ordre de grève qu’après l’adoption par le parlement de la loi en cours d’examen.

Marie Dorothée avec Xinhua

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