3ème mandat d’Ali Bongo : médecins et juges coupables

Dès sa première prise publique de parole, le Président du CTRI, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma a justifié la prise du pouvoir par l’armée, entre autres raisons, parce qu’Ali Bongo Ondimba « n’était pas en capacité de briguer un mandat supplémentaire » à la tête du Gabon. Faut-il alors laisser dormir tranquille les médecins et magistrats qui ont permis cette forfaiture ?

La sentence prononcée aussi crûment par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui plus est ancien patron de la garde républicaine, continue d’interpeler plus d’un et de questionner sur le réel contenu du carnet de santé de l’ancien locataire du palais de bord de mer, au-delà des assurances distillées par ses plus proches collaborateurs.

 Soldat ou médecin ?

Avec le recul, l’opinion se pose aujourd’hui la question de savoir qui du soldat Oligui ou des membres de la commission médicale spéciale chargée de juger de l’état de santé des candidats à la présidentielle du 26 août dernier, maîtrise le mieux la science médicale ?

C’est en effet étonnant que ce soit un militaire qui révèle qu’Ali Bongo Ondimba n’était plus en pleine capacité de ses moyens physiques -peut-être même intellectuelles- pour prétendre rempiler à la tête du Gabon, alors même que des médecins assermentés l’avaient déclaré apte à la fonction.

Au-delà de cette commission médicale spéciale -qui finalement a pu être manipulée, si l’on se réfère aux révélations du Président du CTRI- c’est toute la crédibilité du Conseil national de l’ordre des médecins gabonais (CNOM) qui est remise en cause.

Mais le plus intriguant, c’est le silence coupable dans lequel se mure cette institution corporatiste.

Peut-être une façon de couvrir des confrères pris dans une forfaiture qui fait dire à un activiste influenceur, que ces derniers ont été manipulés.

Ce n’est pas loin d’être l’avis général chez de nombreux gabonais qui croient légitimement carrément avoir été trahis par les médecins.

 Médecins et juristes, blanc bonnet – bonnet blanc

Le même sentiment prévaut dans l’opinion concernant la justice gabonaise, dont les pratiques peu orthodoxes et la collusion avec l’ancien pouvoir viennent à l’évidence d’être mises à nues.

En déclarant qu’il y a bel et bien des prisonniers d’opinion dans les prisons au Gabon, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a prouvé à la face du monde que les dénégations de l’ancien régime à ce sujet n’étaient que pure diversion.

De toute évidence, les magistrats et la justice gabonaise ont donc prononcé ces dernières années des condamnations sous la dictée de l’exécutif.

Les décisions rendues par la justice suite à la saisine d’Appel à agir, un groupe d’intellectuels, leaders d’opinion et politiques qui exigeaient une expertise médicale d’Ali Bongo, sont des exemples implacables d’une justice aux ordres.

Le temps est peut-être arrivé. Chacun doit rendre compte.

 Féeodora Madiba

One thought on “3ème mandat d’Ali Bongo : médecins et juges coupables

  1. Le petit docteur d’Oyem, ministre de la santé le savait bien mais pouvait-il faire autrement étant le chouchou de la première dame des milliards de francs cfa détournés parmi la Young Team??

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