Les ministres de l’Intérieur et de la Défense en province pour « tirer les oreilles » des soldats

Le ministre de l’Intérieur et son collègue de la Défense nationale ont poursuit ce week-end leur périple en province pour « tirer les oreilles » des soldats sur leur devoir de protéger les populations.

Samedi, Lambert-Noël Matha (Intérieur) et Michaël Moussa Adamou (Défense) étaient dans les provinces de la Nyanga et de la Ngounié.

« Les populations ne sont pas vos ennemis », a déclaré devant les troupes le ministre Matha cité dans un communiqué publié au terme de ces étapes.

« Notre seul et unique ennemi commun est la Covid-19 et non les populations que vous devez protéger avec toute la dignité humaine », a insisté le ministre d’un ton ferme.

« Les deux membres du Gouvernement ont tenu à sensibiliser les leurs, face aux égarements et manquements constatés ces derniers temps chez quelques éléments des Forces de Défense et de Sécurité. Les Ministres ont également encouragé ces derniers à ne point répondre aux provocations de toute nature ; non sans les inviter à respecter à chaque instant leur serment de servir la Nation et de protéger les populations », précise le communiqué.

« Il faut donc privilégier la pédagogie et non la force, car, même si notre devoir est de vous protéger, il ne faut pas perdre de vue qu’un soldat, bien qu’étant sous le drapeau, reste d’abord un justiciable comme tout autre citoyen », a encore tonné le ministre Matha.

Avant ces deux provinces, les deux membres du gouvernement étaient dans les provinces de l’Ogooué Maritime et du Haut Ogooué.

La tournée a été initiée suite au mouvement des concerts des casseroles lancés sur les réseaux sociaux. Deux morts ont été enregistrés à Libreville et plusieurs blessés. Une grenade a été oubliée ou abandonnée à un check-point à Port-Gentil, la capitale économique. Ramassée par un gamin, la grenade a explosé dans une église alors que les jeunes se passaient de mains en mains le curieux « jouet ».

Sur les réseaux sociaux, les forces de l’ordre sont accusées d’avoir tiré à bout portant sur ces civiles non armés qui manifestaient en tapant sur les casseroles en signe de ras le bol contre les mesures restrictives mises en place par le gouvernement pour lutter contre le Covid-19. Mais le Commandant de la police nationale, le général Serge Hervé Ngoma a, dans une déclaration, dégagé la responsabilité de ses hommes. Le procureur de la République, André ¨Patrick Roponnat a annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir les circonstances de ces décès.

Camille Boussoughou

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