Le français  oui, mais il faut le multilinguisme (Ali Bongo)

 

 

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le français doit cohabiter avec d’autres langues et surtout doit devenir une langue du commerce, des affaires et du développement, a déclaré vendredi à la tribune du sommet de la Francophonie à Dakar, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba qui ne cache pas son projet de faire du Gabon un pays bilingue (français-anglais).

 

« Nous travaillons au Gabon à la mise en œuvre de l’hypothèse selon laquelle le multilinguisme est un facteur d’immortalité de la langue française, et marquons dorénavant un intérêt particulier à la valeur économique de cette langue », a déclaré Ali Bongo Ondimba devant ses paires y compris le président français, François Hollande.
« Notre conviction profonde, en tant que francophones assumés et fiers d’appartenir à notre espace linguistique commun, qui s’étend sur tous les continents, est que l’avenir de notre langue, qui compte parmi ses locuteurs 6 africains sur 10, est dans un multilinguisme tout aussi assumé », a-t-il justifié.
« Pour nous africains, la Francophonie doit être un espace culturel dynamique. Mais elle doit également être un espace porteur de croissance économique et de développement durables », a-t-il ajouté.

 

Faire du français une langue des affaires

« Nous voulons en effet, que la Francophonie soit un espace qui apporte des réponses concrètes à la jeunesse africaine qui veut trouver, sur le continent, des offres de formations, d’emplois et des opportunités d’affaires », a-t-il suggéré.
« L’espace francophone a, de ce fait, le devoir de répondre aux exigences d’une jeunesse qui ne veut plus se perdre dans les sables du Sahara, égarée sur les chemins improbables des illusions d’un prétendu mieux-être en Europe », a poursuit le numéro un gabonais préoccupé par l’avenir de la jeunesse africaine.
Selon lui cet espoir ne peut devenir grand et prendre forme que si la langue française devient véritablement une langue du commerce et des échanges internationaux. En un mot, une langue des affaires.
« Nous voulons en effet commercer, négocier et signer des contrats en français. Nous voulons emmener ceux qui, originaires des autres espaces linguistiques, veulent travailler chez nous, à s’exprimer par reflexe en français », a-t-il dit.

« C’est pourquoi du haut de cette tribune et, habité par la force et l’âme des pères fondateurs de cette belle aventure qu’est la Francophonie, je lance un appel, pour la prise en compte impérative de la dimension économique », a-t-il urgé avant d’appeler « à la transformation de l’espace francophone, en une zone de libre échange culturel, scientifique et économique ».

 

A la veille du dernier sommet de la francophonie à Kinshasa en RD Congo en 1992, Ali Bongo Ondimba avait créé la surprise en annonçant que son pays devait adopter l’anglais comme 2ème langue officielle après le français. Il avait dit s’inspirer du modèle rwandais où l’anglais est devenu la première langue officielle supplantant la langue de Molière.

 

Cette annonce n’avait pas réjouit les défenseurs de la langue française.  Et du coup Ali Bongo avait levé pied sur son ambitieux programme de formation de professeurs d’anglais et d’acquisition des manuels d’apprentissage de la langue de Shakespeare.

 

Antoine Relaxe

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