Joël Ogouma doit-il passer au poteau ?

Joël Ogouma dans son bureau de Directeur général des impôts en mai 2015 © Archives Gabonactu.com

Libreville, 18 décembre (Gabonactu.com) – Joël Ogouma, l’actuel gouverneur de la province du Woleu Ntem fait l’objet d’un lynchage médiatique qui laisse penser que la solution pour supprimer l’ancien Directeur général des impôts est de le passer au poteau.
La presse en ligne et la presse papier se charge unanimement de ce personnage, le présentant comme la pire espèce d’homme d’Etat au Gabon. Les charges contre lui sont énormes. La plus lourde concernerait un détournement de la coquette somme de 25 milliards de FCFA. L’argent était logé dans un compte ouvert au nom de la Direction générale des impôts chez BGFIBank.
Le journal La Loupe, généralement bien informé a interviewé Michel Mpega, le prédécesseur  de Joël Ogouma qui a affirmé  dans le numéro 249 du 27 décembre 2018 : « Au moment où je quittais la direction générale des Impôts (2009, NDLR), il existait dans les écritures de la BGFIBank un compte ouvert au nom de la direction générale des Impôts ».
Plusieurs sources contactées par Gabonactu.com reconnaissent l’existence de ce compte et la somme de 25 milliards de FCFA crédités dans ce compte à l’arrivée de M. Ogouma à la tête des impôts.
Les sources contactées par Gabonactu.com soutiennent que la cagnotte était bien destinée au fonctionnement et à l’investissement. Au titre de l’investissement il y avait notamment la construction de l’hôtel des Impôts. Cependant, après plusieurs discussions au niveau du gouvernement ce projet dont le but était de moderniser les conditions de travail du personnel était abandonné.
Le volet prévu pour le fonctionnement a été maintenu alors que la somme prévue pour l’investissement a été viré au Trésor public dont le Trésorier payeur général (TPG) à l’époque des faits était Yolande Okolantsogo. Des traces de l’opération existeraient au Trésor public.
« L’argent a servi à d’autres besoins prioritaires de l’Etat », ajoute une autre source sans préciser lesquels.
L’abandon du projet de construction de l’hôtel des impôts serait à l’origine de l’errance de certains personnels des impôts, résume-t-on en référence au service des Relations publiques de la DGI qui aurait été expulsé de l’immeuble Orchidia sur l’avenue de Coïnté pour loyer impayé. La DGI aurait accumulé des arriérés d’impayées de l’ordre de 700 millions de FCFA.
« Faux » rétorque une source très proche du dossier. « La somme de 700 millions de FCFA est inexacte. La dette existe et à cause de celle-ci, les services ont déménagé », poursuit la source qui précise : « ces loyers étaient payés sur les appuis financiers du Trésor. Mais à cause des tensions de trésorerie les règlements n’étaient plus assurés. D’où les arriérés qui se sont accumulés ».
Sur un autre front, Joël Ogouma est attaqué sur ses investissements privés dans l’immobilier. Gabonactu.com n’a obtenu aucune information sur ce dossier et poursuit ses investigations. Par contre, une source proche du gouvernorat du Woleu Ntem confirme que M. Ogouma n’occupe pas actuellement la résidence du gouverneur. Celle-ci attendrait des travaux de rénovation ce qui oblige le nouveau gouverneur de louer « à ses frais » une résidence privée.
« Plusieurs affirmations lues ici et là relèvent d’une tactique politicienne aux objectifs inavoués », conclu un natif de Lambaréné, très proche de Joël Ogouma. « Après la bataille électorale du 6 et du 27 octobre dernier, s’ouvre la bataille de positionnement d’après élections législatives. Tous les moyens sont bons pour coiffer ses adversaires au poteau et c’est certainement pour cela qu’Ogouma est proposé à la potence », conclu un autre migovéen qui estime que cette tactique est un vieux classique.

Camille Boussoughou

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