Je suis devenu une star internationale grâce à la francophonie (Hilarion Nguéma)

Hilarion Nguéma le 21 septembre 2020 à Nkoltang © Gabonactu.com

L’artiste musicien, Hilarion Nguéma, une des plus belles voix du Gabon dont les mélodies ont traversé les frontières nationales a confié le week-end écoulé à un reporter de Gabonactu.com qu’il est devenu une star internationale grâce à la francophonie.

« Je suis devenu une star internationale grâce à la francophonie », a insisté le septuagénaire rencontré dans son village de Nkoltang à 32 km de Libreville où il s’est retranché après avoir longtemps roulé sa bosse dans les rues de Paris en France.

« Je ne renie pas ma langue maternelle, mais la francophonie est un formidable outil », a-t-il assuré. L’auteur compositeur du tube à succès « Quand la femme se fâche » ou encore « Espoir » explique que la francophonie est un marché de plusieurs milliers de consommateurs que les artistes doivent exploiter à fonds.

Hilarion Nguéma est convaincu que sa musique n’aurait pas connue un tel succès s’il chantait uniquement en Fang sa langue maternelle qu’il adore tant. « La francophonie a aidé mes œuvres à se propager en Afrique de l’Ouest, en France où je bénéficie des droits d’auteurs avec la Sacem ou encore dans d’autres pays comme aux Antilles ».

« L’espace est vaste. Il est plus vaste que le lingala, le fang (…) Les amis du Nigeria profite de l’espace anglophone. Nous nous profitons de l’espace francophone. Je suis francophile. C’est ce que je suis. Chacun doit rester dans son giron », a-t-il martelé.

« Je prépare en reconnaissance un album consacré à la francophonie », a-t-il révélé à Gabonactu.com avant d’insister qu’il travaille ardemment sur ce projet qui pourrait relancer sa carrière vielle de plus de 60 ans.

Selon l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), en 2018, le français est la cinquième langue la plus parlée au monde avec 300 millions de locuteurs représentant 4 % de la population mondiale (une personne sur 26), dont 235 millions en faisant un usage quotidien représentant 3,2 % de la population mondiale (une personne sur 32).

Malgré sa reconnaissance pour la francophonie, Hilarion Nguema regrette toute de même que cette organisation ne soit pas plus proche des artistes. Elle n’imagine pas assez de projets pour promouvoir l’espace commun via la culture et même la musique.

« La francophonie est en train de sombrer. Il faut la remonter », urge l’artiste au style vestimentaire des années 60 ans.

Hilarion Nguema a débuté sa carrière musicale le 15 août 1960 avec l’un des premiers orchestres du Gabon, « Jeunesse Bande » créé par Adiwa. Il est rentré dans le monde musical via la chorale Sainte Marie où il fut ses études primaires. Avec Pierre Claver Akendengue, Hilarion Nguema est l’un des musiciens les plus anciens parmi les plus réputés du pays.

Yves Laurent Goma

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