IAI : les enseignants en grève pour réclamer 20 mois d’arriérés de salaires

Les enseignants de l’Institut africain d’informatique (IAI) dont le siège est à Libreville sont en grève depuis le 30 juin pour réclamer 20 mois d’arriérés de salaires et une meilleure visibilité sur l’avenir de leur établissement qui plonge alors qu’il a été pionnier en Afrique en matière d’informatique.

« Depuis 2017 nous avons accumulé plus de 20 mois d’arriérés de salaires », a déclaré Roger Noussi, délégué du personnel dans un entretien exclusif à la rédaction de Gabonactu.com

« La vie du personnel qui forme les futurs cadres africains est fortement impactée », a-t-il déduit.

« Nous pensons que le problème qui se pose à l’institut est un problème vital. Je pense que même si nous arrêtons la grève sans être écoutés c’est que nous entérinons la mort d’IAI », s’est alarmé le Dr Noussi en service dans l’établissement depuis 30 ans.

L’IAI connait depuis plusieurs années une déliquescence quasi irréversible. Créé en 1971 par 11 Etats francophones de l’Afrique du centre et de l’ouest, IAI a formé plusieurs générations des cadres devenus des décideurs dans leurs pays ou des hommes d’affaires prospères.

Actuellement 7 Etats seulement envoient encore leurs étudiants au Gabon. Des soucis de mobilisation de ressources à travers le paiement des contributions statutaires sont à l’origine des difficultés de l’institut. L’établissement est aussi plombé par des problèmes de management. Il n’y a plus de directeur général après le limogeage en 2019 de la directrice générale. Un coordonnateur général assure l’intérim sans un véritable plan de relance ou de réforme de l’institut.

Les étudiants gabonais et étrangers rencontrés samedi dans le campus d’IAI sont tous angoissés. Ils ressemblent à des errants qui survivent sur des restes d’une guerre atroce.

L’établissement n’a même plus les moyens pour acheter les drapeaux des pays membres. Plus un seul drapeau ne flotte sur la dizaine de mâts plantés à l’entrée de l’établissement. La couleur des peintures rappelle un passé lointain. Seuls les espaces verts montrent encore une allure humaine. Les dortoirs n’ont rien changé du camp d’accueil des enfants victimes de la guerre du Biafra (premiers occupants des lieux). Au contraire, ils se dégradent dangereusement.

Carl Nsitou 

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