Dans note de conjoncture économique du Gabon 2025, la Banque mondiale dresse un bilan contrasté de l’économie nationale et met l’accent sur la question de la richesse du pays. L’étude révèle une hausse globale de la richesse nationale, mais une baisse marquée de la richesse par habitant, non sans impact sur la qualité de la vie des presqu’un tiers de la population gabonaise.

Selon le document, la richesse totale du Gabon a atteint 105 milliards de dollars en 2020, soit une progression de 35 % sur une période de vingt-cinq ans. Mais cette évolution cache une réalité moins encourageante : la richesse par habitant a chuté de 34,7 %, signe que la transformation des ressources naturelles en actifs productifs demeure un défi majeur.
Sur le plan économique, la croissance du PIB s’est établie à 2,9 % en 2024, soutenue par le secteur pétrolier et les grands travaux publics. Toutefois, cette dynamique n’a pas permis d’améliorer la situation sociale. L’inflation a reculé, mais environ 34,7 % des gabonais vivraient toujours dans la pauvreté.

La Banque mondiale s’inquiète également d’un déficit budgétaire aggravé par la baisse des recettes pétrolières et la hausse des dépenses publiques.
« Le Gabon doit avancer avec prudence dans un environnement mondial imprévisible », a averti Aissatou Diallo, Représentante résidente de la Banque mondiale à Libreville. Elle estime que des réformes plus solides sont nécessaires pour attirer les investissements et créer des emplois durables.
Le rapport met également en lumière le rôle crucial du capital humain, physique et naturel dans la construction d’une économie plus équilibrée. La valeur des services rendus par les écosystèmes forestiers, soulignée comme un atout stratégique, est encore insuffisamment exploitée, apprend-on.
Pour Sonia Barbara Ondo Ndong, co-auteur du rapport, « les réformes en matière de gouvernance et du climat des affaires » sont indispensables pour inverser la tendance à la baisse de la richesse par habitant.
Féeodora Madiba et Christina Thélin Ondo