Boursiers : Le gros des bacheliers 2025 n’iraient sûrement pas dans le privé

Selon les sources généralement bien renseignées, seuls les détenteurs de baccalauréats technologiques et professionnels, notamment ceux des filières industrielles, seraient désormais éligibles cette année académique pour une orientation dans les universités et grandes écoles du secteur privé. La grande masse 21 979 nouveaux bacheliers de 2025, seraient prêts à être reversés dans le public. Si cette information, également relayée par nos confrères du quotidien l’Union, venait à se confirmer, se serait un véritable coup de massue pour les concernés et leurs parents, au moment où se à demi-refermées, les prestigieuses portes des universités et grandes écoles à l’étranger, notamment en France, aux Etats-Unis et au Canada.  

Si la décision n’a pas encore été rendue officielle, l’information jetée tel un pavé dans la marre au moment où les travaux des commissions d’orientation battent leur plein à l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), suscitent interrogations et inquiétudes ; d’autant qu’il est indiqué que l’ANBG envisagerait sérieusement la suppression pure et simple de l’orientation des nouveaux bacheliers des séries générales vers les établissements privés.

Pousser les murs des Universités et Grandes écoles publiques

Devant une telle éventualité, les effectifs pléthoriques attendus cette année dans les universités publiques, notamment à l’Université Omar Bongo (UOB), déjà connue pour ses infrastructures limitées, risqueraient d’accentuer les tensions. Un véritable casse-tête pour de nombreuses familles, un coup de massue qui briserait l’espoir de voir leurs enfants orientés vers des établissements mieux encadrés.

La véritable question est celle de savoir si le Gabon est aujourd’hui prêt à accueillir dans ses universités et grandes écoles publiques une telle masse d’étudiants, sans corriger au préalable les lacunes structurelles qui persistent ; en accompagnant la réforme annoncée et déjà querellée par des investissements massifs dans l’enseignement supérieur public.

Des sources dignes de foi, suggèrent que cette restriction s’expliquerait par la dette colossale que l’État a accumulée auprès des établissements privés partenaires, restés sans paiement depuis plusieurs mois. Le gouvernement chercherait donc par ce moyen, à gérer les dépenses de manière drastique, quitte à prendre le taureau par les cornes, soulignent les mêmes sources.

Priorisation des bourses vers les secteurs stratégiques

Cette mesure fait grincer les dents, autant qu’elle cause des migraines dans les familles, d’autant qu’elle vient s’ajouter à la limitation des bourses à l’étranger aux seules filières dites prioritaires : bois, pêche, agriculture, mines, numérique, spécialités médicales, etc., pour coller à la consigne du renforcement de l’adéquation entre la formation et l’emploi ; conformément aux orientations du Plan de développement national dans l’enseignement supérieur.

Une disposition, destinée à recentrer les ressources sur les besoins stratégiques du pays certes, mais qui risquerait à terme de freiner les ambitions de nombreux jeunes. A moins pour les familles, à ce stade de supputations, de croire à une simple spéculation ou à des confidences officieuses. Le gouvernement enverra-t-il un signe rassurant pour apaiser l’angoisse de milliers d’étudiants ? Croisons les doigts.

De toute évidence, il y a fort à craindre que l’année académique 2025-2026 ne commence avec un goût amer pour des milliers de bacheliers, pris entre espoirs brisés et réformes illisibles et pour le moins incertaines.

Féeodora Madiba et Christina Thélin Ondo

2 thoughts on “Boursiers : Le gros des bacheliers 2025 n’iraient sûrement pas dans le privé

  1. Bjr, pour ma part je dirais simplement qu’on ne peut pas envoyé autant d’étudiants au public, notamment à l’UOB, si le gouvernement se sent accumulé par les frais dans le privé , je suggère des propositions comme :

    * Si un étudiant par exemple est orienté au privé, que le gouvernement nous allège en prenant une moitié de la scolarité, et les parents le reste.

    * Si les parents eux même mèttent leurs enfants au privé, qu’ils maintiennent leurs bourses pour aider simplement les familles.

    1. Sur la question des orientations, il me semble indispensable que le gouvernement tienne compte du déficit structurel croissant auquel sont confrontés les établissements d’enseignement supérieur au Gabon. Avant de mettre en œuvre de nouvelles décisions qu’il estime favorables à l’éducation de la jeunesse, il serait plus judicieux de consolider et de renforcer les institutions existantes, qui peinent déjà à offrir un cadre d’apprentissage adéquat.

      En effet, le Gabon ne compte pas plusieurs universités, et celles qui existent souffrent de conditions d’apprentissage souvent précaires : infrastructures insuffisantes, effectifs pléthoriques, équipements obsolètes, manque de ressources pédagogiques… Dans ce contexte, favoriser certaines filières au détriment d’autres reviendrait à créer des inégalités supplémentaires et à opérer un retour en arrière dans la construction d’un système éducatif réellement inclusif et équitable.

      Or, la vision portée par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema pour la 5ᵉ République repose sur un mot d’ordre clair : les choses doivent changer. Il est donc inconcevable que de telles mesures soient prises sans une réelle évaluation des risques et des conséquences à long terme. Toute réforme du système éducatif doit s’inscrire dans cette volonté de rupture avec les pratiques du passé, en misant sur la transparence, l’efficacité et l’équité.

      Le problème ne réside pas dans l’absence de moyens financiers. Notre pays dispose de richesses naturelles considérables, mais leur mauvaise répartition empêche l’investissement efficace dans des secteurs stratégiques comme l’éducation. Cette situation entraîne, une fois de plus, que ceux qui n’ont pas les moyens financiers supportent le poids des défaillances du système.

      Si l’on veut réellement bâtir une éducation de qualité au service du développement, il est donc essentiel que les autorités mettent l’accent sur :

      l’amélioration des infrastructures universitaires,

      le renforcement des capacités pédagogiques et humaines,

      une meilleure répartition des ressources,

      et une vision globale qui valorise toutes les filières de formation, sans discrimination.

      C’est à ce prix seulement que l’éducation gabonaise pourra remplir pleinement son rôle de levier de développement et d’ascension sociale, et répondre à l’exigence de changement exprimée par la 5ᵉ République, sous l’impulsion du Président Brice Clotaire Oligui Nguema.

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