Ecole nationale de la magistrature : Le concours et les résultats seront transparents

La phase d’enrôlement des dossiers de candidature pour le concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM) s’est achevée le 11 août dernier. Le Directeur général de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), Pierre Ndong Aboghé, a détaillé les enjeux de cette session, les défis organisationnels et les garanties d’un processus transparent.  Les épreuves écrites se tiendront les 23 et 24 août 2025. Sur les milliers de candidats, seulement 300 seront retenus. Un défi de taille pour l’ENM, qui entend restaurer l’excellence de la justice gabonaise.

Face aux interrogations sur l’équité du concours, le Directeur général de l’ENM se veut rassurant : « Nous allons tout faire pour qu’il y ait transparence. Avec le ministre de la Justice, garde des sceaux, et le président du jury (un professeur agrégé de Nantes), nous y travaillons. Il n’y aura pas de passe-droit », a-t-il rassuré.

« Les conditions de transparence et d’équité sont garanties. Il n’y aura pas de listes préétablies. La magistrature a besoin des meilleurs. On a tellement décrié les juges corrompus ou incompétents. Nous voulons former la crème des magistrats et des greffiers », a martelé Pierre Ndong Aboghé, quoique l’âge limite, 33 ans, fasse polémique dans l’opinion.

« Nous respectons la loi n°40/2023. Après deux ans de formation, les élèves magistrats sortent à 35 ans, âge maximal de recrutement dans la Fonction publique », a-t-il précisé.

Interrogé sur les objectifs de ce recrutement, le Directeur général de l’ENM a rappelé la nécessité de renforcer les effectifs du système judiciaire gabonais : « L’objectif du gouvernement est de parvenir à combler un déficit en matière de personnels de justice. Le service public de la justice est très sollicité par les justiciables, de plus en plus nombreux. On se rend compte qu’il y a un déficit tant chez les magistrats que chez les greffiers », a-t-il renseigné.

Il a donc été acté, ajoute-t-il, le recrutement de 200 magistrats et 100 greffiers, un chiffre jugé insuffisant. « Aujourd’hui, un juge fait le travail de 3 ou 4 juges. Voilà pourquoi il serait essentiel d’organiser ce concours tous les deux ans », suggère Pierre Ndong Aboghé.

Si le chiffre exact n’a pas encore été officialisé, le DG de l’ENM estime que près de 5 000 dossiers ont été déposés. « C’est surtout dans la filière des greffiers principaux (niveau Bac) que les candidats sont plus nombreux. En revanche, pour les conseillers de greffe (niveau Master), nous n’avons que 7 ou 8 candidats », déplore-t-il, tout en pointant une certaine méconnaissance du métier de greffier.

« Quand un étudiant a un Master et il préfère être juge, cela est dû au fait que l’offre de la profession des greffiers ne lui est pas bien présentée », avance Pierre Ndong Aboghé, qui critique également une disposition législative : « Le statut des greffiers ne prévoit le recrutement qu’avec un Master, alors qu’en France, ils recrutent aussi avec une licence », a-t-il fait savoir.

Alph ’-Whilem Eslie et Bétines Makosso

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