Dans une publication publiée ce mercredi sur les médias sociaux, Nourredin Bongo Valentin, fils aîné de Sylvia et Ali Bongo Ondimba, poursuivis, comme sa mère, pour divers chefs d’accusation a fait savoir que les vidéos qui ont expressément fuité ces derniers jours sur la toile ont été entièrement faites par lui-même. Dans cette correspondance, elle s’apitoie sur le sort qui s’abat actuellement sur son avocate, Maitre Gisèle Eyué Békalé et souhaite que cessent « les abus sur mon avocat », a-t-il plaidé. Ci-dessous, l’intégralité de ladite communication.
« Je suis très préoccupé par les informations qui me parviennent selon lesquelles le cabinet de mon avocate à Libreville est actuellement encerclé par la gendarmerie.
Me Gisèle Eyué Békalé a été contrainte de passer la nuit dans son bureau après qu’une demi-douzaine d’agents armés de la Direction générale des recherches (DGR) aient pris position autour du bâtiment abritant son bureau dès l’après-midi, certains d’entre eux campant dans le hall d’entrée. Elle est désormais prisonnière dans son propre bureau.

Ces actions sont clairement une réponse à ma décision de transmettre les images que j’ai filmées en secret pendant ma captivité au Gabon au tribunal de Paris qui enquête actuellement sur ma plainte pour torture et enlèvement contre le président Brice Oligui Nguéma et son équipe, qui sont aujourd’hui à la Maison Blanche en tant qu’invités du président Donald Trump.
Je tiens à préciser que les vidéos désormais dans le domaine public, montrant une juge gabonaise admettant qu’elle est contrainte par la junte militaire de me déclarer coupable d’actes criminels, ont été filmées par moi-même et moi seul.
Face à l’injustice et aux mensonges constants des autorités gabonaises, je n’ai eu d’autre choix que de tenter d’accumuler le maximum de preuves vidéos et audios pendant ces 20 mois de détention arbitraire et illégale sur le traitement inhumain et cruel qui m’a été réservé.
Me Gisèle Eyué Békalé, qui est mon avocate pénaliste dans le cadre de la procédure au Gabon, n’était pas au courant du tournage et n’a pas participé ni à la diffusion ni à la décision de verser ces vidéos au dossier dans le cadre d’une procédure judiciaire totalement distincte qui se déroule en France.
Cette tentative de nous arracher à nouveau, à ma famille et à moi-même, notre défense est une énième violation à nos droits fondamentaux. Je demande aux autorités gabonaises de cesser leurs abus envers Me Gisèle Eyué Békalé ».
Libérés le 12 mai dernier pour des raisons de santé, selon les termes officiels de la communication faite par le Procureur de la république, quatre jours plus tard, Sylvia et Nourredin Bongo vivent désormais en exil à Londres. Leur procès aura lieu du 10 au 14 novembre 2025, à Libreville.
« Le pouvoir en place prévoit de nous condamner par contumace lors d’un faux procès, dans un futur proche afin de légaliser la saisie de nos biens, notre détention arbitraire et la prise du pouvoir par la force », ont-ils dénoncé dans une précédente communication.
L’ancienne première dame et l’aîné du couple présidentiel déchu sont poursuivis depuis septembre 2023 pour une série de chefs d’accusation, dont détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption active, blanchiment de capitaux, usurpation de titres, recel et association de malfaiteurs.
Elliott Ana Merveille
