Procès de Sylvia et Nourredin Bongo : Emballement des poursuites et procédures

Dans une correspondance consultée par Gabonactu.com, le Procureur de la république, près le Tribunal de première instance de Libreville, sollicite du Président-directeur général de la BGFI Holding Corporation, « la réquisition à personne qualifiée et le gel des avoirs des sociétés », appartenant à l’ancienne Première Dame, Sylvia Bongo Ondimba et deux des enfants du couple présidentiel déchu.

Dans sa requête, le Procureur de la république précise que pour des besoins d’enquête, « nous sollicitons que nous soient produits les soldes de tout compte des sociétés suivantes SELCOS SA, appartenant à Sylvia Bongo Ondimba ; CAPELLA SA, appartenant à Jalil Bongo Ondimba et AQUARIUS, appartenant à Nourredin Bongo Valentin. Par ailleurs lesdits comptes doivent faire l’objet d’un gel jusqu’à droit connu sur les procédures en cours devant les tribunaux », a-t-il écrit.

Lors d’une communication faite le 16 mai dernier, le Procureur de la république, Eddy Minang, avait assuré, à la suite de la libération de Sylvia et Nourredin Bongo, le 12 mai, pour « raisons de santé » que « Cette décision n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès équitable », sur les nombreux chefs d’accusation portés contre l’épouse et le fils aîné de l’ancien président Ali Bongo Ondimba.

Interpelés puis incarcérés au lendemain du coup d’état du 23 août 2023, Sylvia et Nourredin Bongo, ont récemment confié dans une correspondance, abondamment relayée sur la toile, que contrairement aux déclarations du Procureur de la république, ils n’auraient plutôt été libérés pour des raisons de santé.  

« Nous remercions de tout cœur la communauté internationale, en particulier l’Union Africaine, de nous avoir sauvé la vie en nous libérant de plus de 20 mois de détention arbitraire, de violations permanentes de nos droits humains et de tortures répétées », ont-ils allégué.

Dénonciations et contre-offensive

Sylvia et son fils Nourredin disent n’avoir pas l’intention de se taire devant les humiliations, la terreur et l’injustice qu’ils disent avoir subies. « Or, nous avons accumulé de nombreuses preuves audios et vidéos irréfutables que nous remettrons à la justice française. Certaines vidéos montrent les hautes autorités judiciaires déclarant agir sur instruction du Président Oligui Nguéma, ou encore la juge d’instruction de notre dossier Leila Ayombo Moussa épouse Biam avouant recevoir ses instructions de la part des militaires du CTRI. D’autres vidéos montrent des aveux de torture et preuves d’actes de barbarie par les militaires », ont-ils assuré.

Vivant désormais en exil à Londres, ils croient d’ailleurs savoir que le pouvoir en place prévoit de les faire « condamner par contumace lors d’un faux procès, dans un futur proche afin de légaliser la saisie de nos biens, notre détention arbitraire et la prise du pouvoir par la force », dénoncent-ils.

Sylvia Bongo et Nourredin Bongo Valentin, sont poursuivis depuis septembre 2023 pour une série de chefs d’accusation, dont détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption active, blanchiment de capitaux, usurpation de titres, recel et association de malfaiteurs.

Alph’-Whilem Eslie

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