« Scandale de gestion » à la CNAMGS : Finalement qui a volé quoi ?

 Au moment où les équipes de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) sillonnent les officines pour s’imprégner du respect de l’engagement pris par les partenaires de réassurer les prestations dues aux assurés, l’opinion s’interroge sur les suites à donner aux accusations de mal gouvernance, gabegie et détournements de fonds portées contre l’ancienne équipe dirigeante. La Directrice générale sortante, Audrey Christine Chambrier Voua Lawson, ayant crié haut et fort qu’elle n’a détourné aucun denier des caisses de la CNAMGS. En face, c’est-à-dire du côté de l’accusation, c’est ‘’silence radio’’. Saura-t-on la vérité un jour ? Rien n’est moins sûr !

Lorsque le 6 décembre dernier, par une note du ministre de tutelle, Nadine Nathalie Awanang Anato, les anciennes Présidente du Conseil d’administration et Directrice générale de la Caisse nationale d’assurance maladie de garantie sociale (CNAMGS) étaient suspendues de leurs fonctions pour malversations supposées et mauvaise gestion, l’opinion s’attendait, dans le contexte de la transition marqué par la restauration des valeurs d’orthodoxie et la lutte renforcée contre l’enrichissement illicite, l’on était en droit de s’attendre à une suite logique, dans le sens de l’ouverture des enquêtes et poursuites contre les responsables incriminés.   

Et pourtant et aussi paradoxale que cela puisse paraître, rien de cela n’a été offert à l’opinion, si ce n’est la reconstitution à fort impact médiatique, du puzzle du top management de la CNAMGS, marqué par l’arrivée d’un nouveau PCA en la personne du Patron de l’entreprise des BTP ACK, Alain Claude Kouakoua et de l’héritière de la Direction générale, la bien nommée et bienheureuse Nadia Christelle Koye.  

Nadia Christelle Koye, DG de la CNAMGS @ DR
Nadia Christelle Koye, va-t-elle conjurer le mauvais sort qui a condamné tous ses prédécesseurs ? @ DR

Pour en rajouter à l’imbroglio et à la confusion générale, dans une sortie médiatique, aussi osée que courageuse, qui plus est chez nos confrères de la télévision publique, Gabon 24, qui ne perdent pas en audience, Audrey Christine Chambrier Voua Lawson, l’ancienne Directrice générale, a balayé du revers de la main toutes les accusations de détournement de l’argent public portées contre sa personne, réfutant publiquement avoir fait main basse sur l’argent de la CNAMGS pour des fins personnelles.

Les questionnements et interrogations fusent donc de partout, à la suite de cette cinglante mise au point, au sujet des véritables raisons ayant conduit au limogeage l’ancienne équipe dirigeante de la CNAMGS, éjectée de façon aussi spectaculaire qu’inattendue, presque livrée à la vindicte populaire.

Laver l’affront

Un déshonneur que n’avait d’ailleurs pas pu supporter l’ancienne Présidente du Conseil d’administration, Brigitte Anguillet Mba, qui n’avait pu contenir ses sanglots dans un audio abondamment partagé sur les médias sociaux, adressé selon la clameur populaire, à l’un de ses proches parents au lendemain de ce scandale.

L’ancienne ministre et fille de feu président et Père de la Nation, Léon Mba, avait d’ailleurs été la première a sonné le tocsin et de la révolte, niant en bloc les accusations de détournements des ressources de la CNAMGS portées contre elle, ni même de toutes les formes de complicité y relatives qui « souillaient son honneur et celui de sa famille d’origine », avait-elle protesté avec véhémence.

A présent que les ‘’accusées’’ se sont illustrées à travers des déclarations médiatiques et publiques, l’opinion et de nombreux éditorialistes lorgnent désormais du côté des accusateurs, manifestement tenus de faire toute la lumière sur les derniers développements de cette affaire qui alimentent davantage les polémiques, aussi bien dans les salons feutrés que dans les maquis des bas-quartiers de Libreville.

Le contraire, c’est-à-dire continuer à entretenir le flou artistique, serait prêter le flanc à toutes les supputations autour des intrigues de clans pour le contrôle de la poule aux œufs d’or qu’est la CNAMGS, quand-bien même croulerait-elle aujourd’hui sous le poids d’une dette évaluer à 23 milliards de Francs CFA ; alors que la quasi-totalité de ses dirigeants ont été éclaboussés et emportés par des scandales de détournement depuis sa création en 2003.

Des intrigues, dont les anciennes PCA et DG, Brigitte Anguillet Mba et Audrey Christine Chambrier Voua Lawson, passent désormais pour des victimes expiatoires aux yeux de l’opinion. Ces dernières seraient même, à ce stade, fondées à demander justice et réparation, si aucune preuve suffisamment étayée n’est produite au sujet du faisceau d’accusations qui les accablent encore, quoiqu’on dise.

Féeodora Madiba

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